ENTV 
 Un marché qui fait des vagues
 
Décidément, on ne semble pas en finir avec les scandales financiers qui continuent d’ébranler la direction de l’ENTV. 
Après les marchés d’équipement qui ont été étalés sur nos colonnes,  l’Unique revient sur la scène avec un rocambolesque marché d’acquisition  des cassettes Betacam, entaché d’irrégularités et de surfacturation. La  direction tente actuellement d’étouffer l’affaire par le recours à un  marché de régularisation, alors que les services spécialisés semblent  avoir déjà entamé l’enquête. L’affaire remonte à l’année 2008, quand  l’ENTV avait procédé à des consultations auprès de divers fournisseurs  pour l’acquisition de cassettes vierges, principal support utilisé par  les équipes techniques. L’entreprise française IEC, spécialisée dans les  accessoires, a remporté le marché en présentant des prix très  attrayants. Un contrat-cadre a alors été signé pour l’acquisition des  cassettes Betacam. Conformément aux clauses de ce contrat, l’ENTV a  passé deux commandes auprès du fournisseur français pour l’achat de lots  de cassettes et jusque-là, aucune anomalie n’avait été relevée. Au  lendemain du départ de Hamraoui-Habib Chawki, ce contrat avec IEC a été  carrément enterré et remplacé par de simples commandes adressées à une  filiale algérienne du fournisseur belge, Studiotech. Le prétexte avancé  pour cette démarche est que les cassettes sont livrées immédiatement du  fait que le nouveau fournisseur se trouve à Alger. Soit ! Mais à quel  prix ? Entre le premier fournisseur et le second, l’écart des prix est  énorme. La surfacturation est flagrante. Et pour couronner le tout,  aucune procédure légale n’a été engagée pour couvrir ces commandes, qui  sont pourtant réprimées par le code des marchés publics. Affolée par  l’agitation de certains employés honnêtes qui dénonçaient ces pratiques,  la direction a de suite engagé une procédure de régularisation du  marché des cassettes Betacam. Mais la démarche doit être avalisée par  certains cadres qui ont refusé de la cautionner. Dans la même foulée,  certains ont dénoncé le fait que le fournisseur Studiotech emploie à son  bureau d’Alger le fils d’un haut responsable de l’ENTV. Ces pratiques  sont interdites par la même loi qui a permis aux enquêteurs de  poursuivre en justice Meziane et ses enfants dans le cadre de l’enquête  sur Sonatrach et Saipem. Nous sommes pratiquement dans la même situation  de conflit d’intérêts. Pour rappel, la société Studiotech a remporté,  il y a quelques mois, un juteux marché d’équipement pour le compte de  l’ENTV. Les spécialistes du secteur considèrent que le montant (environ 9  millions d’euros) présente une énorme surfacturation. Studiotech est  présente en Algérie à travers une filiale qui semble accéder facilement  aux marchés de l’ENTV.  
H. M.