Par Le Matin DZ| Corruption et mauvaise gouvernance handicapent gravement l'essor du pays.
Transparency International dans son rapport du 1er décembre pour l’indice annuel de perception de la corruption rétrograde l’Algérie de sept places. Un indicateur qui prouve la faillite du président et de son exécutif en matière de bonne gouvernance.
Sur les 183 pays classés, l’Algérie arrive à la 112e place avec une note de 2,9 sur 10, en précisant que selon les critères retenus, une note inférieure à 3 sur 10 indique que le pays connaît un haut niveau de corruption au sein des institutions de l’État. Pour l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), "ces très mauvais résultats de l’Algérie pour la 9e année consécutive indique que ce classement est "révélateur de l’aggravation de la situation qui prévaut en Algérie en matière de gouvernance", lit-on dans ce rapport. L’objet de cette présente contribution est d’analyser l’essence de ce phénomène qui a d’importances incidences économiques et politiques au moment où la moralité devient un critère primordial si l’on veut redresser la situation de l’Algérie, mue par l’unique dépense monétaire dépensant entre 2004/2010 deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats que des pays similaires, selon un récent rapport pour la région MENA : corruption ou mauvaise gestion ou les deux à la fois ?
Le bureau, comme l'a montré le grand sociologue Max Weber est nécessaire dans toute économie mais il doit être au service de la société. Il est nécessaire au fonctionnement de toute économie mais non fonctionner comme en Algérie comme pouvoir bureaucratique qui fonctionne en vase clos. Aussi, la lutte contre le terrorisme bureaucratique en Algérie renvoie à la problématique de la sphère informelle, en fait à la construction d'un Etat de droit qui implique une bonne gouvernance et pose la problématique d'une manière générale à la difficile construction de l'économie de marché concurrentielle et de la démocratie, tenant compte de notre anthropologie culturelle, l'Algérie étant dans cette interminable transition depuis 1986. Car la sphère informelle, produit de la bureaucratie, contrôle plus de 40% de la masse monétaire en circulation somme colossale, avec une intermédiation financière informelle réduisant la politique financière de l'Etat sans compter toutes les implications socio-politiques et socio-économiques. Elle ne s'applique pas seulement aux catégories socio-économiques. La rumeur souvent dévastatrice, dont la voie orale est dominante en Algérie, alors que le monde avec la révolution d'Internet devient une maison de verre, n'étant que la traduction de la faiblesse de la gouvernance. Or son intégration est urgente loin des mesures autoritaires (répressives) qui produisent l'effet inverse, et ce, afin de pouvoir favoriser une saine concurrence et l'émergence de la véritable entreprise lieu permanent des richesses et donc favoriser les flux d'investissements nécessaires pour une croissance hors hydrocarbures condition de l'atténuation de la pauvreté et du chômage, la vocation de Sonatrach n'étant pas de créer des emplois.
Aussi, si l'Algérie du XXIème siècle veut s'insérer harmonieusement dans le concert des nations, la politique économique et sociale au sein de l'espace euro-méditerranéen et arabo-africain (par le dialogue fécond des cultures) devra avoir pour fondement la bonne gouvernance liée à la réhabilitation de l'entreprise, au savoir par la maîtrise de la connaissance, la ressource humaine étant l'élément déterminant. Et il n'y aura pas de développement en Algérie sans la réhabilitation du savoir et des couches moyennes productives, base d'ailleurs de tout pouvoir fiable. Le nivellement par le bas (populisme) est source de démotivation et l'antinomie même du développement durable. La marginalisation des compétences et l'exode des cerveaux dont le montant en impacts est plus important que les 175 milliards de dollars de réserves de change chaque cadre formé coûtant plus de 200.000 dollars par unité deviennent inquiétants. Les derniers évènements et mesures biaisées montrent clairement que certains segments des pouvoirs publics (central et local), du fait de l'ancienne culture bureaucratique et administrative, n'ont pas une appréhension claire de l'essence de la sphère informelle. Or le développement durable en Algérie achoppe sur la nécessité d’éviter l’instabilité juridique et surtout sur l’urgence de l'intégration de la sphère informelle qui renvoient à la construction d'un Etat de droit afin d’attirer les flux d'investissement nécessaires pour une croissance hors hydrocarbures.
Recapitalisation à coup de milliards des banques publiques
Après les scandales financiers à répétition qui touchent tous les secteurs que dévoile quotidiennement la presse nationale et les importants découverts d'une minorité de rentiers qui ont le monopole auprès d'autres banques publiques (plus de 50% du montant des crédits alloués entre 2008/2010 au secteur privé et 70% aux entreprises publiques sont des créances non performantes), nous assistons à des recapitalisation à répétition des banques publiques qui se chiffrent à plusieurs milliards de dollars US grâce à la rente des hydrocarbures épuisable à terme (16 ans pour le pétrole, dans moins 25 ans pour le gaz maximum) sans s'attaquer aux causes qui sont l'inefficacité de la dépense publique, la mauvaise gestion et la corruption, risquant de revenir à la case de départ. Ainsi la réforme bancaire, lieu de distribution de la rente, doit toucher fondamentalement la nature du système et donc la propriété et pas seulement la rapidité de l'intermédiation financière (aspect purement technique), rapidité qui paradoxalement pourrait faciliter des détournements plus rapidement si l'on ne s'attaque pas à la racine du mal qui ronge le corps social. Ainsi, se pose la question suivante : combien de banques ont-elles une comptabilité décentralisée selon les normes internationales, seule condition d'audits internes sérieux ?
Abderrahmane Mebtoul, professeur d'université
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tout le gouvernement corrupu
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Algérie 2011 : la mauvaise gouvernance et la corruption menacent la sécurité nationale