MARCHES, GRÈVES, SIT-IN ET ÉMEUTES
Le front social s’embrase!
11 Mai 2011 - Page : 6
Les feux de la colère se propagent dans toutes les régions du pays.
Grèves, sit-in, marches, émeutes, sont le lot quotidien du citoyen, à travers toutes les régions du pays. Aujourd’hui encore, médecins résidents, internes et externes, chirurgiens dentistes et étudiants en pharmacie observent un sit-in, au centre hospitalo-universitaire Mustapha-Pacha, à Alger. «Le principe de ce rassemblement est, jusqu’à preuve du contraire, en vigueur», a déclaré le Dr Benhabib, membre du Collectif des médecins-résidents algériens(Camra). Mieux, les étudiants en pharmacie ont décidé d’ouvrir un autre front de la contestation.
«La Coordination nationale des étudiants en pharmacie (Cnep) organisera une marche nationale des étudiants en pharmacie le mercredi (aujourd’hui) 11 mai 2010», lit-on dans un communiqué de la Cnep, parvenu, hier, à notre rédaction.
Pour leur part, les praticiens généralistes seront conviés, cette après-midi, à «une réunion de conciliation», a annoncé le Dr Lyes Mérabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp). Beaucoup de questions taraudent les observateurs quant aux visées réelles de cette initiative du ministre Djamel Ould Abbès. Manoeuvre tactique ou volonté manifeste de relancer le dialogue avec les syndicats autonomes des praticiens, l’invitation du ministre intervient après une rupture qui a duré près de deux mois.
La dernière rencontre du ministre avec le Snpsp remonte au...16 mars dernier. Pis, le Snpsp est en phase d’ester le ministère en justice. Cette décision fait suite à la rencontre, récente, du ministre avec le Syndicat national des médecins généralistes et praticiens de la santé publique (Snmg/sp). Le Snpsp conteste le choix du Snmgps comme seul interlocuteur. «Ce syndicat n’est pas habilité à parler en notre nom», a signalé, hier, le Dr Mérabet, sur les colonnes de L’Expression. Pour leur part, les praticiens spécialistes ont décidé de renouer avec la grève illimitée à partir de lundi prochain. Mieux, l’intersyndicale autonome des praticiens envisage de tenir un sit-in et une marche nationale dans les jours à venir.
Le secteur de l’éducation vit, également, au rythme d’une contestation grandissante.
Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (Snte) est monté au créneau. Pour «dénoncer l’annulation de l’instruction n°06 du 06 mars 2011 relative à la promotion exceptionnelle, sous l’intitulé de l’année financière 2010, de tous les candidats, travailleurs, ayant eu plus de 10 de moyenne», tel que mentionné dans un communiqué remis, hier, à notre rédaction. Le Snte a enfoncé le clou en affirmant que «le ministère de l’Education nationale et la direction générale de la Fonction publique portent la responsabilité de la rupture du dialogue avec le partenaire social». Le vent de la colère continue de souffler sur plusieurs secteurs. Plus de 1200 communes sont paralysées par la grève illimitée du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap).
Les vents de la révolte continuent à souffler sur la rue algérienne.
A Annaba, de violents affrontements ont opposé, ces derniers jours, des centaines de femmes et hommes aux forces de l’ordre. Cette impasse risque de provoquer un incendie dont nul ne peut soupçonner les conséquences.
Encore une fois, les victimes du terrorisme sont revenues à la charge pour réclamer un statut. Une autre frange de la société qui a fait face aux «loups qui habitent la nuit» crie sont désarroi: les gardes communaux radiés dans la wilaya de Boumerdès, tel que rapporté dans la presse. Ils ont tenu un sit-in au chef-lieu de cette wilaya pour réclamer la réintégration de 200 d’entre eux dans les rangs de la garde communale. Tous les leviers de la société sont en ébullition. Ainsi, le gouvernement est tenu d’apporter des solutions à même de répondre aux attentes du peuple. Le cas échéant, la situation risque de dégénérer à tout moment. Il suffit d’une étincelle...
Mohamed Sadek LOUCIF