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trois ministres dans la tourmente

  • Trois ministres dans la tourmente


    BENBOUZID, OULD KABLIA ET OULD ABBÈS INTERPELLÉS


    Lorsqu’il s’agit de revendications d’ordre politique même la manne financière n’y peut rien.

    Des membres de plusieurs corporations interpellent leurs ministres de tutelle et d’autres s’adressent au Premier ministre alors que certains campent devant le Palais présidentiel. Mais enfin, quels échos ont eu ces appels? Il est vrai que quelques rencontres ont eu lieu entre les délégués des contestataires et les ministres en charge de chaque secteur ou au moins par leurs proches collaborateurs. Ces rencontres ont donné lieu à d’intenses débats. En début de négociations, chacune des deux parties campe sur ses positions. Chaque ministre a sa façon de négocier. Certains essayent, au début, d’éluder les problèmes.
    Mais qui sont les interlocuteurs officiels des contestataires? L’un des ministres à exposer en permanence ses points de vue sur les conflits sociaux est celui de la Santé, Djamel Ould Abbès.
    Il a pour solution miracle les commissions mixtes. Ces dernières regroupent ses cadres et les contestataires et grévistes. C’était le cas mardi dernier avec les médecins résidents. Mais ce n’est pas la première fois que Ould Abbès recourt à ces fameuses commissions. Il a tenté aussi de trouver une issue à la grève des paramédicaux, qui avait éclaté au début de l’année. Il a alors sorti l’idée de mettre en place une commission mixte ce qui, il faut l’avouer, lui a bien réussi. Pour les paramédicaux, il a réussi à régler le problème qui avait paralysé les hôpitaux du pays et ils ont repris leur service.
    Mais, Ould Abbès n’est pas le seul à avoir recours aux commissions mixtes. Rachid Harraoubia, ministre de l’Enseignement supérieur, partage la même passion sans toutefois avoir le même taux de réussite et il n’a pas mis fin à la grève des étudiants. Avant qu’ils ne partent en vacances, ils ont signalé que leur mouvement se poursuit.
    Le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a eu aussi recours aux commissions mixtes pour régler le problème du régime indemnitaire. Or, récemment, après 10 jours de mobilisation des enseignants contractuels, le ministre de l’Education nationale a pris la décision d’intégrer, sans condition, tous les enseignants contractuels qui ont une licence et spécialistes dans leurs domaines des études. Le ministère de l’Intérieur, lui aussi, n’a pas été épargné par la contestation. Ould Kablia n’a pas fini d’éteindre le feu des pompiers que les gardes communaux pilonnent avec des revendications. Malgré cela, il est arrivé à solutionner pratiquement tous les dossiers qui ont noyé son bureau.
    D’autres ministres ont moins de chance. L’Algérie est le seul pays où en deux ans, des jeunes passent du statut de chômeur à celui de chef d’entreprise au risque de devenir des chômeurs endettés. Ainsi, certaines de ces solutions sont mal adaptées. Les grèves et autres mouvements qui caractérisent le pays obligent le gouvernement à faire des concessions. Dès qu’il y a un foyer de tension, on met la main à la poche. Mais lorsqu’il s’agit de revendications d’ordre politique, même la manne financière n’y peut rien.

    Walid AÏT SAÏD