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trois mois

  • Les praticiens sans salaire depuis trois mois

     

    CHU DE SÉTIF

     

     

     

    El Watan, 17 mars 2012

     

    Les conditions de travail désastreuses au niveau des services des urgences médicales et chirurgicales et l’insécurité en ces lieux la nuit, sont les principaux points abordés lors de l’AG.

     

    Le corps médical du centre hospitalo-universitaire Saâdna Abdenour de Sétif n’est pas payé depuis 3 mois. Ne voyant rien venir, la section locale du Syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) a organisé mercredi dernier, une assemblée générale pour débattre du point précité et de la situation prévalant au sein d’«un hôpital agonisant».

    En dépit de la fin de non-recevoir de la direction du CHU, qui n’a pas voulu leur octroyer l’auditorium où ils avaient l’habitude de se concerter, des centaines de praticiens (tous grades confondus) ont tenu leur AG à ciel ouvert.

     

    Les conditions de travail désastreuses au niveau des services des urgences médicales et chirurgicales, l’insécurité en ces lieux la nuit, sont les principaux points abordés. Les protestataires remettent aussi sur le tapis la rupture de stocks de médicaments et produits pharmaceutiques d’urgence. L’établissement des listes de garde, qui ne répond, selon eux, à aucune règle d’impartialité, a été aussi signalé. Ces points ont été consignés dans une plateforme de 6 revendications. «Au lieu de régler les problèmes socioprofessionnels des praticiens, l’administration, faisant dans l’intimidation à la veille de l’AG, a affiché de nuit une note pléthorique en écrits menaçants, incompatibles avec la législation. Ce document n’est qu’un tract mettant en danger tout le corps des hospitalo-universitaires.

     

    En plus des salaires qui sont, semble-t-il, bloqués par une histoire de visa du contrôleur financier, nous n’avons pas perçu les rappels de la prime de rendement depuis 2008. Ceci n’est que la partie émergée de l’iceberg car le CHU patauge dans d’inextricables problèmes qui se répercutent sur la prise en charge du malade. Au lieu d’ouvrir les voies du dialogue, la direction fait dans la diversion et l’invective» dit le professeur Soualili, représentant des docents et professeurs.

     

    Le docteur Hamadouche, délégué des maîtres assistants du CHU, abonde dans le même sens : «Pour freiner l’hémorragie vers d’autres CHU du pays ou vers le secteur privé où les conditions sociales sont meilleures, on doit loger tous les médecins hospitalo-universitaires qui ne demandent pourtant pas la lune. Le Snechu exige la non-immixtion de la direction de l’hôpital dans les activités du syndicat et demande que cesse toute entrave à l’exercice de l’activité syndicale. En dépit de la campagne dirigée contre notre Syndicat, celui-ci représente, qu’on le veuille ou non, plus de 80% du corps médical de l’établissement. En dépit des coups bas, nous continuerons à dénoncer les abus et les problèmes.» Le délégué signale en outre que les membres de l’AG ont voté, à une écrasante majorité, le dépôt d’un préavis de grève qui interviendra dans les prochains jours.

     

     

    Kamel Beniaiche