Il est connu que les hommes petits ne voient pas loin à cause d’un problème de perspective et de triangulation hauteur-longueur-profondeur. Contrairement aux grands qui ont une vision XXL, plus à même d’observer l’avenir. Qoum tara (lève-toi, tu verras, le contraire exact de riyah, ma tchoufch) est-il le slogan de l’année ? Le FFS l’a adopté même si, en tant que boycotteur repenti, il n’aura pas répondu aux questions. Pourquoi cette participation ? Aït Ahmed-Bouteflika, même combat ? Mais contre qui ? Car si le FFS est dans l’opposition, le président Bouteflika fait croire qu’il est aussi dedans.
Par géométrie inclusive, les deux hommes, le petit et le grand, se seraient discrètement rencontrés à la fin de l’année dernière et auraient conclu un marché. En échange de la participation du FFS, une Assemblée constituante verrait le jour – Qoum tara –, le vœu du FFS depuis que le FFS existe. Mais si la démarche de Bouteflika est claire – rassembler tout le monde, acheter chacun et clientéliser tout le pays – celle du FFS l’est moins. Peut-on faire confiance à un système qui a pour vocation d’avaler et de digérer chaque élément pour la survie de la Matrice ? Il y a de l’illisibilité dans la démarche du FFS. Quand Ouyahia dit que des forces veulent détruire l’Algérie, ce n’est pas comme Bouchachi, tête de liste FFS à Alger, qui dit qu’il y a un plan de destruction de l’Algérie.
Pour le premier, il s’agit de forces occultes, vraisemblablement situées dans un bureau de la CIA, un service d’action du Quai d’Orsay ou un département de l’OTAN. Pour le second, l’ex-président de la Ligue des droits de l’homme, on ne sait pas de qui parle-t-il, mais c’est le même problème. Si on ne nous dit pas qui veut détruire l’Algérie en donnant des noms, personne n’y croira. On croira juste ceci : l’Algérie serait faible au point de ne pas pouvoir nommer les ennemis qui veulent la détruire.