Par Walid AÏT SAÏD - Mercredi 21 Aout 2013 -
Des ministres qui doivent à tout prix «meubler» leur tempsDes ministres qui doivent à tout prix «meubler» leur temps
Il faut s'attendre à voir ces jours-ci une ruée de ministres sur le terrain. Le remaniement est prévu pour septembre prochain et tout le monde veut faire bonne figure pour ne pas «sauter».
Mellah à Médéa, Sahli à Bruxelles, Benmeradi à Béjaïa, son secrétaire d'État à Tissemsilt... Ce genre d'annonces envahit quotidiennement les colonnes de la presse nationale. On a des ministres de terrain, c'est bien. Toutefois pour quels résultats, mis à part gaspiller l'argent du contribuable? On cite l'exemple de Belkacem Mellah, le secrétaire d'État à la Jeunesse qui s'est «promené» dans presque toutes les wilayas du pays. Comme cette déclaration où il affirme que le mouvement associatif doit contribuer à l'encadrement des Maisons de jeunes. On peut dire qu'il a inventé le fil à couper le beurre! La jeunesse du pays qui est l'une des préoccupations du Premier ministre à qui il a consacré tout un secrétariat d'État, n'a rien vu de la part de M.Mellah. Vacances d'hiver, de printemps et surtout d'été, y a-t-il eu du nouveau pour les jeunes? A-t-il apporté des solutions pour lutter contre l'oisiveté? Pis encore, ce secrétariat d'État est déconnecté du monde des TIC. Il est absent sur les réseaux sociaux, ce monde qui fascine les jeunes.
Pas de page Facebook ni de compte Tweeter, que ce soit du secrétariat ou de son secrétaire d'État, Belkacem Mellah. Et pourtant, la technique fait qu'il a un outil merveilleux facile à utiliser pour se rapprocher de la jeunesse algérienne. Mais cela ne semble pas l'intéresser.
Autre exemple encore plus frappant, celui du tourisme. Ils sont deux à s'occuper du secteur, le ministre Mohamed Benmeradi et son secrétaire d'État, Hadj Saïd Mohamed Amine. Ces deux hommes qui sont des «touristes» au sens figuré du terme, se livrent une bataille; lequel voyage le plus et qui est le plus médiatisé. Benmeradi annonce qu'il se rendra dans telle wilaya, son collègue annonce qu'il se rendra le même jour dans une autre wilaya et vice versa. Mais mis à part faire le tour d'Algérie avec de beaux discours, le tourisme n'a pas bougé d'un iota en Algérie. Les Algériens sont encore obligés de se rendre à l'étranger pour passer leurs vacances où ils trouvent une meilleure qualité de service à un meilleur prix. Et pourtant, cette année, c'était l'occasion ou jamais pour l'Algérie de garder ses touristes et leurs devises. La crise politique en Égypte, en Tunisie et le scandale de pédophilie au Maroc qui n'a pas manqué de ternir l'image du Royaume chérifien, sont des cadeaux providentiels que malheureusement ces deux responsables n'ont pas pu saisir. On se demande alors à quoi ont servi tous leurs déplacements sur le terrain et l'argent qui va avec!
Belkacem Sahli, lui, a fait la meilleure «affaire». Le secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la Communauté nationale à l'étranger, s'est, depuis son installation, mis sur «orbite», se déplaçant à l'étranger pour des choses banales. Il est vrai que c'est son travail de s'occuper de la communauté à l'étranger. Mais de là à prendre l'avion pour un oui ou pour un non...! Tel que se rendre à Londres pour délivrer le passeport biométrique ou se rendre dans les ports et aéroports étrangers pour voyager avec notre communauté étrangère... Bref, beaucoup de bruit, beaucoup d'argent dépensé pour rien. A-t-il vraiment répondu aux vrais problèmes de notre communauté à l'étranger? Pourquoi se déplacer pour des opérations dont nos consuls, ambassadeurs et représentants à l'étranger peuvent faire et sont censés faire? Au moment où il doit veiller à donner une bonne image du pays, via des opérations de lobbying, le ministre s'occupe de choses «marginales».
C'est d'ailleurs le même constat avec beaucoup d'autres ministres du gouvernement. Pourquoi se déplacer avec toute une délégation pour, par exemple inaugurer une école primaire; une route de village, un monument, des conduites d'eau, un centre de formation professionnelle, un département d'une université, un parking, un marché...? Que de gaspillage, que de perte de temps au moment où les problèmes sérieux s'entassent sur la table de ces ministres sans qu'ils ne leur trouvent de vraies solutions. Il faut s'attendre ces jours-ci à voir une ruée de ministres sur le terrain. Le remaniement est prévu pour septembre prochain et tout le monde voudra faire semblant de travailler afin de ne pas se faire évincer. Des ministres que l'on ne connaît pas et qu'on n'a pas vus tout au long de l'année risquent d'apparaître comme par magie, tel que la ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Souad Bendjaballah, qui était aux abonnés absents durant le mois de Ramadhan.
Les ministres aux bilans catastrophiques, tels Mustapha Benbada, Amar Tou, Rachid Harraoubia, Abdelatif Baba Ahmed... dont les postes sont sérieusement menacés, risquent eux aussi de rejoindre le terrain au lieu de préparer la rentrée...
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BILANS RACHITIQUES, PROMESSES NON TENUES, VOYAGES NON-STOP... Ces ministres qui tournent en rond