Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com
Qu’est-ce qui a changé avec la désignation d’une direction collégiale à 5 au FFS ? Oh ! Pas grand-chose. Juste l’acquisition de 5 nouveaux fax ! Le FLN s’est dit «soulagé par les nouvelles annonçant l’amélioration de l’état de santé du Président Bouteflika». Si pour les séismes, nous disposons d’une échelle scientifique, celle de Richter, pour jauger précisément de l’ampleur des secousses, s’agissant du degré de soulagement du FLN, nous sommes plutôt démunis d’outils de mesure appropriés. Le FLN est soulagé, comment ? Combien ? A quel point ? Dans quelles proportions ? Peut-on affirmer sans risque de se tromper que le FLN est tellement soulagé qu’il est impossible de le soupçonner d’avoir, lui aussi, un moment, caressé le secret espoir de voir appliquer le fameux article 88 ? Le Front est-il soulagé au point d’appeler dès cette semaine, ou la semaine prochaine, date murmurée ici et là pour le retour du châtelain, à un quatrième mandat en 2014 ? Au-delà même de ces questions d’ordre stratégique, savent-ils au FLN que plus bas, dans le peuple, on se tient le ventre lorsqu’on entend que le FLN est soulagé ou sur le point de l’être, ou de le faire ? Généralement, lorsque le FLN est en phase de soulagement, les dégâts, dans les étages «inférieurs», sont difficilement effaçables. Plus curieusement encore pour qui se souvient de toutes les déclarations des médecins et des officiels depuis l’évacuation d’Abdekka au Val-de-Grâce : si aujourd’hui le FLN se dit soulagé par le fait que Abdekka aille mieux, ça veut logiquement dire qu’hier, avant-hier et les jours qui ont précédé, le FLN était inquiet. Eh oui ! On ne peut être soulagé que de ce qui nous inquiétait juste avant. Et donc, le FLN avant d’être soulagé s’est tout de même rendu coupable d’un grave acte de lèse-majesté. Sellal, Medelci, et tout ce que compte la République comme médecins assermentés nous ont tous ordonné de ne pas nous inquiéter. Ils nous ont juré avec un air sévère que le Président allait bien, très bien, très très bien, beaucoup bien. Le Premier ministre est même allé très loin en affirmant que le Raïs allait mieux que nombre d’entre nous ! Mais alors, la question qui me taraude n’est plus de savoir pourquoi et combien le FLN est soulagé aujourd’hui. C’est plutôt cette autre interrogation qui occupe mon esprit : pourquoi le FLN s’est d’abord inquiété de la santé de Boutef’ ? Mais je vous rassure tout de suite : elle m’occupe l’esprit un peu. Juste un peu. Pas très beaucoup, au fond. Parce qu’au fond, la seule chose qui me préoccupe réellement, et qui me soulage surtout, c’est de fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue. H. L.