Ils ont organisé des sit-in hier dans toutes les wilayas du pays
Les praticiens de la santé maintiennent la protestation
Par Karima Mokrani
Affaiblis, désarmés, les praticiens de la santé publique n’abandonnent pas la lutte. Ils poursuivent leur action protestataire dans des conditions très difficiles mais ne désespèrent pas de faire entendre leur voix à un plus haut nouveau.
«La réhabilitation du système de santé passe par la revalorisation du médecin généraliste», soutiennent des médecins rassemblés hier devant la direction de la santé de la wilaya d’Alger. «Arrêtez de clochardiser le praticien de la santé publique !
De clochardiser une profession noble ! Arrêtez de faire de nos hôpitaux des mouroirs», lancent des femmes médecins, indignées par une situation qui ne fait qu’empirer. «C’est terrible ce qui se passe dans nos établissements de santé. C’est insupportable […] Ils font tout pour se débarrasser de nous.
Ils nous chassent de notre propre bien […]», poursuit une femme qui jure de ne pas laisser ses enfants en Algérie : «Une fois que mes enfants auront terminé leurs études, je ferai tout mon possible pour les envoyer à l’étranger. Pas question que je les laisse perdre leur jeunesse et leurs compétences ici […] J’aurai dû partir quand l’occasion m’a été offerte il y a des années.» Les praticiens expriment leur colère contre les mauvaises conditions d’exercice de leur travail. Des conditions qui n’incitent pas à l’effort, à l’engagement personnel : «Nous sommes démotivés. Rien ne nous passionne dans ce métier.» Et pourtant, insistent des manifestants, «nous avons une grande responsabilité morale envers nos patients. Nous ne pouvons pas les abandonner à leur souffrance. C’est comme cela que le ministère de la Santé nous tient en otages». La revendication salariale revient comme d’habitude au centre des débats, des discussions. Les praticiens parlent de salaires qui ne les gratifient pas le moins du monde : «Un dentiste ayant 22 ans de service perçoit 38 000 DA. Celui qui a 25 ans, 39 000 DA. Un médecin généraliste avec 20 ans de service perçoit 42 000 DA.» Les praticiens disent leur ras-le-bol, expriment leur mécontentement par voie pacifique mais ne rencontrent pas d’écho. Pas de réponse à leurs cris de détresse. Une délégation a demandé une audience au directeur de la santé mais ce dernier a refusé de les recevoir. «Ils n’ont pas été reçus. Le directeur ne veut pas nous recevoir», crie une des femmes médecins. La communication fait défaut et cela n’arrange aucune partie. Ni les praticiens ni les responsables du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Surtout pas en cette période de vaccination contre la grippe porcine que des médecins et de simples citoyens rejettent malgré les risques de propagation du virus. Pis, le ministère a procédé à des ponctions sur salaires pour tous les jours de grève. C’est cela d’ailleurs qui a aiguisé leur colère. Notons que d’autres sit-in ont été organisés hier devant les directions de santé de toutes les wilayas à travers le pays. L’initiateur est le même : le Syndicat national des praticiens de la santé publique.
Ils ont organisé des sit-in hier dans toutes les wilayas du pays
Les praticiens de la santé maintiennent la protestation
Affaiblis, désarmés, les praticiens de la santé publique n’abandonnent pas la lutte. Ils poursuivent leur action protestataire dans des conditions très difficiles mais ne désespèrent pas de faire entendre leur voix à un plus haut nouveau