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MINISTRE ALGERIEN DE SANTE A TRAITER DE CHIEN TOUT LES PRATICIENS ALGERIENS

 

Vers le pourissement dans le secteur de la santé

Le syndicat des paramédicaux appelle à une grève ouverte

Nous ne sommes pas des chiens, M. Barkat. Nous sommes l’élite de ce pays qui dérange en haut lieu. Nous ne craignons pas vos ponctions sur salaire car, comme vous le savez, nos salaires sont à l’origine ponctionnés. »

 

C’est par cette phrase acerbe que les syndicats du secteur de la santé ont répondu, hier, lors d’une conférence de presse, au ministre de tutelle. Un ministre qui les a traités, lors d’une réunion avec ses collaborateurs, de « chiens », selon les dires de MM. Youcefi et Merabet, respectivement porte-parole du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) et du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). Ces deux médecins syndicalistes, stupéfaits par de tel propos, irrités par un comportement aussi méprisant, ont non seulement décidé de maintenir la grève ouverte déclenchée il y a quelques semaines, mais ont opté pour des actions concrètes et visibles sur le terrain. Ils n’écartent pas l’éventualité d’investir la rue si le pouvoir continue à prendre à la légère leur dossier. Les blouses blanches vont ainsi prendre à témoin l’opinion publique. De son côté le conseil national du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a décidé de se joindre à la protestation en décrétant trois jours de grève nationale à partir du 25 janvier prochain, suivie d’une grève illimitée à compter du 31 du même mois. S’agissant du SNPSP et du SNPSSP, ils ne comptent pas lâcher prise et envisagent d’aller jusqu’au bout de leur convictions. Outré par l’attitude du ministre Barkat, le docteur Youcefi ne comprend pas le silence des pouvoirs publics.

« Lorsque les enseignants et les universitaires toussent, leurs tutelles s’enfièvrent  ; ces deux ministères n’ont jamais eu recours aux ponctions sur salaire mais plutôt à la négociation. Dans le secteur de la santé, c’est le mépris total. Le gouvernement ne se souci guère de nos doléances », ont pesté les conférenciers, qui sont persuadés que la priorité, chez nos dirigeants, n’est pas liée aux préoccupations du citoyen algérien, plus précisément le malade, mais plutôt au combat pour la pérennité dans leur poste... Lors d’une réunion de concertation, les deux syndicats ont prévu de sortir du cadre légal en organisant, mercredi prochain, un rassemblement national dans l’enceinte du CHU Mustapha Pacha. Des sit-in régionaux sont aussi au menu, et ce, dans le but de faire entendre leurs voix et de faire réagir les pouvoirs publics. « Nous en avons ras-le bol des engagements et des promesses non tenus de nos dirigeants. Nous avons interpellé tout le monde, y compris le président de la République, qui ne cesse d’évoquer les mérites de l’élite, malheureusement, nous n’avons eu aucune réponse. C’est le mépris total », regrettent les conférenciers. Les bases respectives du SNPSP et du SNPSSP veulent investir dans l’immédiat la rue, seul recours pour faire pression sur le pouvoir. Les deux syndicats ont, pour rappel, saisi tous les groupes parlementaires de l’APN et la majorité a répondu favorablement, à l’exception du RND, du FNA et des indépendants. Les syndicats ont été reçus par les responsables du PT, du FLN, du RCD, du MSP ainsi que par le président de la commission de la santé de l’APN.

« Ces groupes parlementaires nous ont promis de prendre notre dossier en charge, ils nous ont témoigné leur soutien et leur solidarité et ont promis d’être présents à notre rassemblement et lors de notre marche dans la rue », a affirmé le docteur Youcefi. Pour ce qui est du service minimum, il sera restreint et les grévistes ne prendront en charge que les cas relevant de l’urgence. S’agissant des paramédicaux, le syndicat regrette, une fois de plus, le non-respect des engagements de la tutelle. Cette fuite en avant, selon son porte-parole M. Ghachi, et le mépris envers la corporation paramédicale dénotent « l’incapacité de la tutelle à affronter la réalité du terrain et ne fait qu’alimenter davantage le pourrissement de notre secteur ». « Le SAP ne lésinera sur aucun moyen pour dénoncer et combattre certains groupuscules qui veulent ériger la formation paramédicale en fond de commerce personnel au détriment de la qualité, de la formation et de la prise en charge du malade », souligne M. Ghachi, qui alerte les paramédicaux sur certaines informations colportées par un milieu hostile à une éventuelle classification de la corporation à la catégorie 11 sans l’adoption du statut LMD. Cette idée utopique, de l’avis du syndicat, est incompatible avec les textes régissant la grille salariale, tel que le précise l’ordonnance 03/06 du 15 juillet 2006 portant statut particulier de la Fonction publique. Face à cet enjeu majeur et à l’impasse qu’impose la tutelle au SAP, ce dernier s’est vu dans le droit et l’obligation de reprendre le chemin de la protestation.

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