Le personnel médical tance Barkat 21 Janvier 2010 Hier matin, le centre hospitalo-universitaire Mustapha-Bacha, à Alger, a été pris d’assaut par une centaine de médecins généralistes et spécialistes, chirurgiens dentistes et pharmaciens, tous regroupés pour protester, unanimement, contre leur situation socioprofessionnelle «inchangée». Ils étaient nombreux à répondre favorablement au mot d’ordre de la protestation de leurs syndicats respectifs, le Snpsp et le Snpssp. Outre les ponctions sur salaires et autres intimidations de la part du ministre de la Santé, les blouses blanches ont exprimé leur vive colère suite aux propos «insultants», selon eux, qu’aurait tenu le ministre lors d’une réunion avec ses collaborateurs. «Nous nous sommes rassemblés aujourd’hui pour la dignité du médecin, avant toute autre chose», nous a lancé fermement le groupe de grévistes. «Comment a-t-il pu insulter le corps médical alors qu’il a lui-même excercé la médecine par le passé ?» se sont-ils interrogés. En outre, réagissant aux accusations du ministre, qui les accuse d’être à l’origine du boycott de la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1, les médecins ont dénoncé ces propos affirmant qu’ils n’ont, à aucun moment, déconseillé aux citoyens de se faire vacciner. «Il n’a pas à nous faire supporter le fiasco de la campagne de vaccination», ont-ils protesté. Présent sur les lieux, le président du Snpsp, le docteur Merabet Lyes, a affirmé que ce rassemblement s’inscrit dans le cadre d’une coordination syndicale avec le Snpssp avec lequel ils partagent les mêmes problèmes et les mêmes revendications. «Ça fait deux mois qu’on est en grève et le ministère de la Santé nous tourne toujours le dos. La tutelle ignore nos droits, c’est inacceptable», a-t-il dit. De leur côté, les médecins grévistes ont affirmé à l’unanimité que cette indifférence des pouvoirs publics, affichée quant à leur situation, et jugée «lamentable», et ne fait qu’aggraver la situation. «la santé publique en danger», «pour un statut digne et un salaire de dignité», étaient, entre autres, les slogans inscrits sur les pancartes brandies, hier, par les grévistes durant plus d’une heure. Ils réclament, en effet, la prise en charge de leurs revendications, en tête la révision du statut particulier du praticien et spécialiste de la santé publique, tout en rejettent le statut promulgué par la tutelle et publié dans le Journal officiel sans l’accord du partenaire social. Ils demandent également l’installation d’une commission mixte pour le régime indemnitaire ainsi que l’application du décret relatif à l’aménagement des horaires de travail hebdomadaires dans la Fonction publique. Pour sa part, le président du Snpssp, le docteur Mohamed Yousfi, a réaffirmé sa détermination à continuer leur lutte, quels que soient les moyens utilisés pour tenter de casser le mouvement. Il a indiqué que de nombreux sit-ins régionaux ont été également tenus hier au niveau des CHU d’autres wilayas. Par ailleurs, cette protestation du personnel médical a été, rappelons-le, largement soutenue par les partis politiques, en l’occurrence, le PT, Hamas, le RCD et le FLN. D’ailleurs, les représentants du Hamas et PT ont marqué le rassemblement d’hier par leur présence. «Il est temps de réhabiliter ce corps et de répondre à leurs revendications, car cette contestation n’est en faveur ni du citoyen ni de l’État», a soutenu Mansour Mourad, député du PT. A. B. Par : Amel Benhocine