L’intersyndicale de la santé publique annonce la poursuite de la grève
Par Nabila Belbachir
Les praticiens et praticiens spécialistes annoncent leur mobilisation pour la tenue d’un rassemblement mercredi prochain dans l’enceinte du CHU Mustapha Pacha d’Alger. Des actions similaires se tiendront aussi dans l’est et l’ouest du pays, le même jour et à la même heure. Ainsi, le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des patriciens spécialistes de santé publique (SNPSSP) ont appelé les praticiens à poursuivre le
mouvement de protestation en organisant des rassemblements, chaque mercredi, au niveau des établissements hospitaliers. Les deux syndicats «représentatifs de la santé publique», disent être les seuls à lutter : «On ne pourra jamais laisser les praticiens lutter seuls contre cette mise à mort de la santé publique.» Ils ont décidé de durcir le ton et de maintenir leur mot d’ordre de grève ouverte, jusqu’à la satisfaction «totale» de leurs revendications
socioprofessionnelles. Cela fait deux mois et une semaine que les structures de la santé publique sont paralysées et que la majorité des activités médicales sont ajournées ou bloquées, suite à l’appel à la grève lancé par les deux formation syndicales. Après le premier sit-in qui s’est tenu mercredi dernier au CHU de Mustapha Bacha et dont la sortie dans la rue a été empêchée par les forces de l’ordre, les présidents du SNPSP et du SNPSSP, respectivement les Drs Merabet et Yousfi ont fait savoir que «nous avons une ligne de conduite correcte et respectueuse. La base veut maintenir le mouvement de protestation en optant pour une grève ouverte, et nous respectons les décisions qui émanent de cette base». L’intersyndicale composée du SNPSP et du SNPSSP est revenue sur la question de la création d’une confédération générale des travailleurs de la santé publique ou seulement des patriciens de la santé publique, qui constituera un cadre de défense de cette catégorie. Rien n’est encore clair sur ce projet. Des détails seront connus dans les jours à venir. S’exprimant
lors d’une conférence de presse conjointe, tenue hier au siège de l’UNPEF à Alger, les deux syndicats qui affirment «représenter quelque 30 000 praticiens», ont déclaré que le mouvement de grève était suivi par «l’écrasante majorité» des praticiens, et ce, en dépassant les 80% sur le territoire national. Et de souligner, tout en insistant, que le service minimum dans les établissements de santé publique et la prise en charge des cas urgents sont toujours assurés.
La révision des statuts particuliers et du régime indemnitaire figure parmi les principales revendications de ces syndicats. Le ministre qui reste indifférent aux revendications des initiateurs de cette action de protestation, lesquels risquent de monter au créneau, avait appelé les médecins grévistes à la pondération et à la reprise du travail estimant que «les efforts de tous sont recommandés dans ces circonstances tout comme il est essentiel de placer l’intérêt du malade au-dessus de toute autre considération». Il avait souligné qu’il restait «ouvert au dialogue pour trouver des solutions à certains problèmes des praticiens spécialistes et des praticiens de la santé publique», ce qui a été contredit par les deux formations syndicales, lesquelles lui ont répondu que «toutes les portes sont fermées, sauf notre porte de dialogue qui est ouverte. Et nous sommes en attente d’un vrai dialogue, responsable et qui apportera des solutions concrètes à toutes les revendications des grévistes». A titre d’information, une rencontre entre les deux présidents du SNPSP et du SNPPSP avec M. Tayeb Chouaki, président de la commission de la santé, des affaires sociales du travail et de la formation professionnelle, aura lieu mardi prochain afin de trouver une solution à cette situation.