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La justice dos au mur

 

 


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Les enquêtes ouvertes par le DRS sur les conditions d’octroi des marchés du mégaprojet de l’autoroute Est-Ouest et la gestion de Sonatrach donnent, pourrait-on dire, une occasion en or à la justice algérienne pour redorer son blason terni, par le passé, par son traitement chaotique de certaines grandes affaires de corruption. Est-il bien utile aujourd’hui de revenir, par exemple, sur les anecdotes croustillantes qui ont caractérisé le procès du groupe Khalifa pour (dé)montrer que la justice a encore beaucoup de chemin à faire pour être perçue comme étant une institution au-dessus de tout soupçon ? Pour la majorité des Algériens, l’affaire Khalifa est l’exception faite à la règle. Personne ne peut démentir le fait que la corruption et les passe-droits ont sans doute connu cette dernière décade leurs moments les plus fastes. Et bien courageux celui qui oserait tenter d’ôter une telle certitude de la tête de nos concitoyens. Au fond, est-ce vraiment faux de dire qu’en Algérie ce ne sont pas toujours les vrais coupables qui se retrouvent derrière les barreaux ? Certainement pas ! L’Indépendance de la justice n’est encore chez nous qu’un vœu pieux.

S’agissant particulièrement de l’affaire Khalifa, l’opinion est persuadée que le niveau d’implication des personnes jetées en pâture et dont on s’est empressé de briser les carrières et de salir la réputation est insignifiant en comparaison au rôle trouble joué par certaines personnalités réputées pour être des intouchables de la République. Des personnalités qui, bien qu’impliquées jusqu’au cou, n’ont à aucun moment été inquiétées. Bien entendu, la question que tout le monde se pose aujourd’hui est de savoir si la justice réservera un traitement différent au scandale de l’autoroute Est-Ouest et à l’affaire Sonatrach ? Le bon sens voudrait que cela soit le cas. La justice joue rien moins, dans la gestion de ces deux dossiers, que le peu de crédibilité qui lui reste.

Plus grave encore : si le pouvoir judiciaire échoue à faire la lumière sur ces graves affaires de corruption, dont certaines portent gravement atteinte à la sécurité nationale, cela voudra dire que la justice est elle-même partie prenante de la conspiration qui vise à mettre l’Algérie à genoux par tous les moyens. Aujourd’hui, il incombe aux magistrats de prouver qu’ils peuvent eux aussi s’acquitter correctement de leur travail. La balle est, en tout cas, dans leur camp.



Par Zine Cherfaoui

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