Corruption et scandales. Le pouvoir a promis de réagir. Il va procéder à des changements radicaux et profonds. A la…
… sous-direction canalisations de Sonatrach !
Elle était là, l’évidence. Depuis le début ! Mais voilà, elle était tellement là que nous avions fini par ne pas la voir. C’est un phénomène que tous les ophtalmos qui n’ont pas acheté leurs diplômes ou qui n’ont pas triché à leurs examens pourront vous confirmer. Un point visible, bien visible, au centre même de votre champ de vision, peut devenir invisible, comme absorbé par le plan d’ensemble au bout d’un certain temps. Et c’est ce qui est arrivé ! Dans le déluge d’informations, les unes plus désopilantes que les autres sur la corruption en Algérie, sur son degré inouï d’expansion, sur l’implication directe des plus hautes autorités du pays, nous n’arrivions plus à distinguer l’essentiel : ce sont trois ministères, au moins, tous tenus par des islamistes, qui sont au cœur des scandales de corruption. Et ces trois ministères sont, ou étaient, sous l’autorité directe d’un président qui se drape, depuis 1999, dans un discours islamiste. Un discours sourcé aux hadiths, aux versets coraniques et aux citations religieuses. Il y a d’abord eu ce ministère tenu par Boudjerra Soltani et qui avait placé l’argent des assurés dans les comptes de la banque Khalifa. Et il y a, aujourd’hui, les ministères des Travaux publics et de la Pêche, tous deux dirigés par des islamistes. D’habitude, ici, dans cet espace, je prends un malin plaisir à grossir le trait. C’est le but du jeu. Mais aujourd’hui, je n’ai même plus besoin de grossir le trait. Il me suffit juste de livrer les faits, sans un gramme de matière grasse en plus. Jamais il n’y a eu autant de corruption en Algérie que depuis la présence des islamistes aux commandes. Au palais, d’abord, dans les ministères, ensuite. Et je vous invite à revoir les images vues, archivues, mais qu’il faut tout de même revoir. Celles de ces dirigeants islamistes justement qui nous donnent à voir généreusement l’image de leur piété les jours d’Aïd, à la Grande Mosquée d’Alger, filmés sous toutes les coutures, sauf celles des poches de pantalons, cachées par les burnous épais. Allah Ghaleb ! C’est comme ça ! Toutes les retransmissions télés de toutes les fêtes d’Aïd et de toutes les marques affectées de piété ne pourront effacer ce fait têtu : la jonction de l’islamisme avec le pouvoir politique, en place depuis 1999, a produit la pire ère de corruption que l’Algérie indépendante ait connue. Trouvons, au moins, un motif de satisfaction dans ce fatras honteux des déchéances du système : je pense que c’en est définitivement fini du mythe qui voulait jusque-là nous faire accroire qu’avec des dirigeants islamistes, l’honnêteté aurait enfin droit de cité et la corruption serait combattue. Hi ! Hi ! Ho ! Ho ! Ha ! Ha ! Laissez-moi rire, c’est hallal ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.