Actualités :A La stagnation après un début laborieux Lancée le 30 décembre dernier, la campagne de vaccination contre le virus A/H1N1 en est toujours au même stade. Le personnel médical et les femmes enceintes refusent de se faire vacciner et la troisième phase, qui doit cibler les corps constitués, n’a pas encore été entamée. La vaccination ne semble plus d’actualité au niveau des structures de santé et le ministère de tutelle peine toujours à convaincre. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le vaccin contre le virus de la grippe A importé par l’Algérie auprès de la filiale canadienne du laboratoire pharmaceutique britannique GSK a suscité une grande polémique. Ce qui n’a pas manqué d’avoir des répercussions sur la campagne de vaccination. Lancée depuis plus d’un mois en grande pompe, la campagne de vaccination reste boudée par les catégories de population ciblées par les deux premières phases, en l’occurrence le personnel médical et les femmes enceintes. Quant à la vaccination des corps constitués, elle devait être entamée la semaine dernière. Mais le ministère de la Santé n’a encore rien communiqué à ce sujet. D’ailleurs, la tutelle a même arrêté la diffusion des bilans épidémiologiques de cette pandémie. L’Algérie n’aurait-elle plus enregistré de décès ou de cas de contamination depuis une dizaine de jours, le site du ministère de la Santé n’ayant pas communiqué de nouveau bilan depuis la première semaine du mois en cours ? Selon certains médecins, le début tardif de la campagne de vaccination n’a pas rassuré. «Le ministère a beaucoup tardé à lancer la campagne de vaccination. Et pendant ce temps, la polémique a pris de l’ampleur», nous a confié un chef de service de l’hôpital El-Kettar, à Alger, qui a préféré garder l’anonymat. Les centres de vaccination sont désertés et personne ne semble préoccupé par cette pandémie, qualifiée de «trop bénigne pour pouvoir faire peur», attestent certains médecins. Amorcée timidement, la campagne de vaccination a stagné, suite à la mort du médecin à l’hôpital de Sétif, dont les résultats de l’autopsie n’ont toujours pas été rendus publics. En renforçant les actions de sensibilisation et d’information envers les professionnels de la santé, le ministre s’attend à un démarrage imminent de cette campagne. Or, visiblement, personne ne semble encore être intéressé par cette vaccination. «Le personnel de la santé a refusé de se faire vacciner dès le début, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il change aujourd’hui d’avis», soulignent des médecins de l’hôpital Mustapha-Pacha, à Alger. C’est également le cas de l’hôpital El-Kettar, sis dans la capitale, où le nombre de sujets vaccinés en est au même point, soit seulement deux personnes. Pour rappel, le virus de la grippe A/H1N1 a causé, en Algérie, 57 décès et il a été enregistré 889 cas de contamination confirmés, sur un nombre probable de personnes concernées estimé à 100 000 en décembre dernier. L’Algérie a reçu 1,31 million de doses du vaccin contre le virus A/H1N1, sur un total de 20 millions d’unités commandées auprès du laboratoire pharmaceutique britannique GSK, dont il est prévu que la livraison s’étale jusqu’au mois de mai prochain. S. A.