Syndicats des praticiens de santé publique
Mercredi 3 février, l’Intersyndicale organisera un rassemblement dans l’enceinte du centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha et marchera en direction de la Présidence. En dépit de la grève ouverte enclenchée depuis plus de six semaines, « aucun geste n’a été accompli afin d’aboutir au règlement du conflit ».
Face à l’incurie des autorités compétentes quant au statu quo qui prévaut dans le secteur sanitaire public, les praticiens de la santé ont décidé de durcir le ton et d’aller crescendo dans la contestation. Lors d’une conférence de presse tenue hier conjointement par le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), le docteur Lyes Merabet, ainsi que le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), le docteur Mohamed Yousfi, les grévistes ont déclaré leur ferme intention « d’investir la rue en blouse blanche ». Ainsi, mercredi 3 février, l’intersyndicale organisera un rassemblement dans l’enceinte du centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha, et marchera en direction de la Présidence. De même, des actions similaires se tiendront devant les sièges des wilayas d’Oran, de Ouargla, de Annaba et de Sidi Bel Abbès. « Nous sommes affligés d’en arriver à manifester dans la rue et à nous exposer au matraquage des forces de l’ordre », déplore le Dr Merabet. « Toutefois, cette action est notre dernier recours afin de nous faire entendre, ainsi que pour interpeller l’opinion publique quant à ce pourrissement maintenu par les pouvoirs publics », assure-t-il.
Car, en dépit de la grève ouverte enclenchée depuis plus de six semaines par le SNPSP et depuis plus de quatre semaines par le SNPSSP, « aucun geste n’a été accompli afin d’aboutir au règlement du conflit », dit-il. Les praticiens se disent donc, de ce fait, consternés par le mépris affiché par les autorités, ministère de la Santé en tête. D’autant plus que les responsables locaux, directeurs d’établissements ou directeurs de la santé publique, « n’hésitent pas à menacer et à intimider les médecins en grève » dans l’espoir de les faire renoncer au mouvement de contestation. Cependant, le taux de suivi demeure élevé, puisqu’une moyenne de « 70 à 80% » est enregistrée de par l’ensemble du territoire national. Ce débrayage illimité ainsi que ces manifestations hebdomadaires seront renouvelés « jusqu’à satisfaction complète de la plateforme de revendications. Tout particulièrement l’amendement du décret quant au statut particulier, ainsi que l’urgence de l’installation de la commission mixte chargée du régime indemnitaire », assure le Dr Merabet. Les deux syndicats affirment d’ailleurs rester ouverts au dialogue, « du moins si les pouvoirs publics décident de sortir de leur mutisme et entament concrètement les négociations ».