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La détermination des praticiens de la santé est telle qu’ils se disent « prêts à recevoir des coups de matraque »...


Les grévistes menacent de radicaliser leur action

Mouvement de protestation dans le secteur de la santé

Les grévistes menacent de radicaliser leur action

La détermination des praticiens de la santé est telle qu’ils se disent « prêts à recevoir des coups de matraque »...



Depuis près de deux mois, la santé traverse une crise profonde. Elle est dans tous ses états, mais cette situation ne semble pas inquiéter les pouvoirs publics. Il y a pourtant péril en la demeure. Pour leur part, les enseignants menacent de recourir au débrayage si le ministre de tutelle ne respecte pas les engagements pris à l’issue du gel du mouvement de débrayage initié dès la rentrée scolaire par les syndicats du secteur de l’éducation. Néanmoins si le ministre de l’Education, M. Benbouzid, a affiché sa disponibilité à débattre des problèmes du secteur avec le partenaire social et à prendre en charge toutes les revendications des enseignants, celui de la Santé a opté pour le mépris et le dialogue à la carte. En effet, après trois jours de grève, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a été invité par le premier responsable du secteur de la santé à une réunion de travail afin de désamorcer la crise. Il a promis dans ce sens d’accélérer la procédure pour rendre public le statut particulier des paramédicaux. Satisfaits, ces derniers sursoient à leur action de protestation. Toutefois, M. Barkat, le ministre de la Santé, a signifié clairement au Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et au Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) que leurs doléances ne relevaient pas de ses prérogatives. « Nous avons élaboré, en concertation avec le ministre, un avant-projet de statut particulier. Ce document a été défendu par le ministre auprès du gouvernement. Malheureusement, ce dernier a été désavoué par ses pairs. Alors, qui doit-on interpeller dans ce cas-là  ? », se sont interrogés les syndicalistes. Ayant épuisé toutes les voies de recours, les deux organisations syndicales ont décidé de passer à l’action mais de manière graduelle.

Dans un premier temps, les syndicats ont opté pour une grève cyclique, puis ouverte et ensuite un débrayage appuyé par des rassemblements et sit-in à l’échelle nationale. Le SNPSP et le SNPSSP ne se sont pas limités à ces activités, ils ont saisi les institutions exécutives et législatives et ont adressé une lettre explicative de leur problème au Premier ministre et au président de la République. Ils ont également effectué la même démarche en direction des deux chambres parlementaires  ; des correspondances ont été envoyées aux présidents des tous les groupes parlementaires, leur suggérant d’interpeller le gouvernement sur la situation qui prévaut dans le secteur de la santé et plus particulièrement sur les conditions socioprofessionnelles des médecins. Cette campagne a été couronnée par la saisine de la commission de la santé de l’APN. A l’exception du PT, du RCD, du FLN, du MSP et du président de la commission santé, les autres parties saisies n’ont pas daigné répondre à l’appel de détresse des praticiens. Ce qui a mené les syndicats à radicaliser leur mouvement en décidant de changer de cap. « Nous n’allons pas nous contenter de tenir un sit-in dans l’enceinte de l’hôpital Mustapha, nous allons, ce mercredi, marcher sur la Présidence, et si le pouvoir veut sortir son artillerie et sa matraque pour nous tabasser, nous somme prêts à recevoir leurs coups », ont fulminé les représentants de ces syndicats qui, cette fois, sont déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications. « Notre mouvement de débrayage est largement suivi. Nous n’avons peur ni des ponctions sur salaire ni des intimidations. Nos bases respectives demandent avec insistance le maintien de la grève, ultime action pour faire pression sur le pouvoir. Nous allons crescendo », pestent les syndicats, qui révèlent que le mutisme et le mépris des pouvoirs publics ne font qu’attiser la situation et poussent au pourrissement.



Par Nabila Amir

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