Les parlementaires ont pris congé, hier, sans avoir travaillé depuis l’ouverture de la session d’automne du Parlement.
Les députés eux-mêmes le reconnaissent, malgré l’entêtement des présidents des deux chambres à dresser un bilan « satisfaisant ». Et quel bilan ? En cinq mois, les « élus du peuple » n’ont débattu qu’un seul projet, en l’occurrence celui de la loi de finances 2010 et ont adopté quatre ordonnances présidentielles. Quelle prouesse ! Ils n’ont même pas réalisé la moitié du programme de cette session, qui était de 11 projets de loi inscrits initialement. Si ça ne tenait qu’à cela, les Algériens pourraient être cléments avec eux. Mais nos parlementaires, qui disposent de larges prérogatives de contrôle, semblent avoir pris goût à la paresse et au manque d’initiative. Alors que les scandales de corruption éclatent en cascade, les députés, eux, regardent ailleurs. Ils ne sont point inquiétés par la dilapidation à grande échelle des deniers publics, alors que l’une de leurs prérogatives est de veiller à ce qu’ils soient dépensés de manière rationnelle et dans des projets qui favoriseront l’amélioration du quotidien des Algériens.
Du scandale Khalifa à celui de Sonatrach, les parlementaires algériens restent toujours de marbre. Ils n’ont initié ni des commissions d’enquête sur les grandes gabegies ni interpellé le gouvernement pour avoir des réponses claires sur cette situation. Au contraire, à force de céder devant l’Exécutif, les députés ont fini par remettre en cause même leur crédibilité. Ils ne pèsent pas lourd. Les ministres du gouvernement semblent avoir compris cela et ils ne se précipitent pas pour répondre à leurs rares sollicitations. Une preuve supplémentaire que le pouvoir législatif s’effrite à mesure que les législatures passent. Le rôle de l’institution parlementaire devient aujourd’hui de plus en plus minime. Elus pour produire et adopter des projets de loi, nos élus ont délaissé, plutôt forcés, l’une de leurs principales missions qui est de proposer des textes législatifs. Ils ne participent pas également aux débats sur les questions sensibles qui touchent directement à la vie politique et économique du pays. Depuis mai 2007, date du début de l’actuelle législature, le Parlement ne cesse de donner des exemples prouvant sa soumission. Il devient ainsi une simple « chambre d’enregistrement » des projets de loi de l’Exécutif et les députés qui y siègent sont des machines à adopter, sans contester, des projets de loi.
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Le ministre de l’Énergie et des Mines, Chakib Khelil, a, encore une fois, éludé les questions soulevées par les journalistes sur l’affaire Sonatrach qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours. Interpellé par un confrère en marge de sa visite de travail, avant-hier, dans la wilaya de M’sila, le ministre a carrément refusé d’émettre le moindre commentaire. “Je ne réponds pas à cette question”, a-t-il rétorqué. Ainsi, après le fameux “je ne savais pas”, M. Khelil semble avoir trouvé une autre réplique aux questions de plus en plus gênantes sur ce scandale. Réplique qui s’avère, toutefois, dans la même veine que la première.