Leur marche vers la présidence empêchée
Actualités : PROTESTATION DES PRATICIENS DE SANTÉ PUBLIQUE
Leur marche vers la présidence empêchée
La marche décidée hier par les praticiens spécialistes et généralistes de santé publique a été empêchée. A l’appel de leurs deux syndicats, le SNPSSP et le SNPSP, ils devaient quitter l’hôpital Mustapha-Pacha pour marcher vers la Présidence. Mais les forces de l’ordre, fortement présentes, avaient déjà bouclé toutes les issues de l’hôpital.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les blouses blanches qui ont décidé d’investir la rue hier vers 12h30 en ont été empêchées par les forces de l’ordre, venues en force. Les praticiens de santé publique se sont d’abord rassemblés à l’intérieur de l’hôpital Mustapha-Pacha, à Alger, pendant plus d’une heure. Cartons rouges à la main, ils clamaient divers slogans : «Barkat dehors» ; «One, two, three, où va l’Algérie ?» ; «La santé publique en crise» ; «Monsieur le ministre, win rak ?» Les milliers de praticiens présents ont ensuite marché autour de l’hôpital avant de décider de sortir. Devant la porte d’entrée, les forces de l’ordre, présentes en force depuis 10h du matin, avaient bouclé la grande porte de l’hôpital. A leur arrivée, les praticiens, en blouse blanche, ont été repoussés par les forces de l’ordre à l’intérieur de l’hôpital, avant que celles-ci ne décident de fermer le portail pour ne plus laisser personne sortir. Les forces de l’ordre, matraque à la main, n’ont visiblement pas fait peur aux praticiens, qui se sont battus pour essayer d’atteindre la sortie. Les forces de sécurité, qui pensaient avoir maîtrisé les praticiens en colère, se sont vite rendu compte que la détermination des praticiens était plus forte qu’ils ne le pensaient. Un groupe a finalement réussi à sortir de l’hôpital, dont le président du SNPSSP. Ce dernier, qui a tenu tête aux forces de l’ordre, a été finalement vite maîtrisé. Mis à terre, le docteur Youcefi, rejoint par quelques-uns de ses collègues ainsi que par le vice-président de l’APN et le président de la commission santé de l’Assemblée, qui avaient réussi à sortir pour lui porter aide, ont été contraints de réintégrer l’enceinte de l’hôpital. «Cela fait deux mois que nous sommes en grève et personne ne nous entend. Et aujourd’hui, vous voulez nous empêcher de sortir dans la rue ?», criait une femme médecin. Des citoyens, qui ne comprenaient pas ce qui se passait, ont assisté, offusqués, à cette scène. «Comment peuvent-ils recevoir des praticiens en blouse blanche avec des matraques ?», s’indignait un citoyen en colère. «Honte à vous !», renchérissait une dame. Les praticiens de santé publique, qui vont organiser un rassemblement mercredi prochain devant le siège de leur tutelle, ont décidé de revoir la nature des actions de protestation à initier. «Nous allons vers des actions encore plus radicales », promettent-ils. Selon le docteur Merabet, président du SNPSP, les praticiens ont proposé de procéder à une démission collective. «Une proposition qui n’est pas encore retenue mais qui n’est pas non plus exclue», a-t-il précisé. Les praticiens de santé publique se disent déterminés à aller jusqu’au bout de leur mouvement, jusqu'à satisfaction de leurs revendications. «Nous ne reculerons devant aucune pression, jusqu'à ce que les pouvoirs publics décident de revenir à des négociations, sur une base visant à nous permettre de vivre décemment et d’assurer une meilleure prestation de santé», affirmeront les représentants des deux syndicats, réitérant leur pleine disponibilité à la négociation.
S. A.