Grève dans le secteur de la santé
Le SNPSP fera remarquer que les praticiens sont en grève depuis le mois de novembre 2009, ce qui implique que la reprise du dialogue doit obligatoirement passer par des réunions de conciliation entre le ministère de la Santé et le syndicat.
Notre combat se poursuit, et ce, jusqu’à la satisfaction de nos revendications », c’est là la position de l’intersyndical des praticiens de la santé regroupant le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP). Ces derniers maintiennent la pression en organisant aujourd’hui un sit-in, non pas dans l’enceinte de l’hôpital Mustapha Pacha, mais plutôt devant le ministère de la Santé.
« Ni la matraque ni les manipulations du ministre de tutelle et encore moins les accusations du Premier ministre ne fléchiront notre détermination à aller au bout de nos revendication », ont soutenu les syndicalistes. L’intersyndical a révélé hier les raisons de sa non-participation aux travaux de la commission chargée du dossier du régime indemnitaire des corps de la santé à laquelle étaient conviés bon nombre de syndicats, notamment la FNTS/UGTA (Fédération nationale des travailleurs de la santé), le Syndicat national des sages-femmes, le Syndicat national des psychologues, le Syndicat algérien des paramédicaux et les Syndicats hospitalo-universitaires.
Le SNPSP et le SNPSSP, observent les porte-parole de ces organisations, ont été sollicités à travers une correspondance faxée du ministère de la Santé afin qu’ils désignent deux représentants pour prendre part, aux côtés d’autres organisations syndicales, aux travaux de ladite commission. Après concertation, les deux syndicats ont décidé de boycotter la démarche du ministère de la Santé pour de multiples raisons. Le SNPSP fera remarquer dans ce sens que les praticiens sont en grève depuis le mois de novembre 2009, ce qui implique que la reprise du dialogue doit obligatoirement passer par des réunions de conciliation entre le ministère de la Santé et le syndicat, en présence des représentants de l’inspection du travail et de la Fonction publique, à fin de soumettre à la négociation toute la plateforme de revendications sans concession aucune, et ce, comme le stipule la loi 90-02 du 6 février 1990, qui définie la relation de travail entre l’employeur et l’employé.
« Cette démarche n’a jamais été respectée. Le département de Barkat a invité une seule fois les syndicats en grève à une réunion de conciliation. Malheureusement, la réunion ne s’est pas tenue, car les représentants de la Fonction publique et de l’inspection du travail ne se sont pas présentés », note les syndicats, qui pensent que le ministère de la Santé, dans sa nouvelle démarche, entretient la contradiction et fait dans l’amalgame. Le ministre de la Santé a, selon les syndicalistes, déclaré, à plusieurs reprises, avoir finalisé la révision des régimes indemnitaires de tous les corps de la santé à travers une commission composée de cadres du ministère et installée depuis le 11 octobre 2009.
« Le ministre nous invite donc à prendre part à la réunion de la commission qu’il a installée de manière unilatérale, il y a cinq mois. Nous ne sommes pas dupes. Si le ministre nous convie à une réunion de conciliation, nous sommes partants, mais si c’est pour meubler sa galerie non ! », tonnent les syndicats des praticiens.
Par
Les praticiens de santé publique se sont donné rendez-vous aujourd’hui devant le siège du ministère de la Santé pour un rassemblement de protestation. Les praticiens généralistes et spécialistes entendent pousser les pouvoirs publics à réagir. Ils menaceraient même d’une démission collective.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Après deux mois de grève ouverte, le dialogue reste toujours rompu entre les pouvoirs publics et les syndicats des praticiens de santé publique. Ne trouvant pas d’interlocuteur, ces derniers maintiennent la pression et organisent des rassemblements, parallèlement à leur mouvement de grève. Après avoir été empêchés de mener une marche vers la présidence de la République, mercredi dernier, le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) se sont donné rendez-vous aujourd’hui, pour tenir un rassemblement de protestation de la corporation médicale devant le ministère de la Santé. Même s’ils doutent de la réaction de leur tutelle, les praticiens estiment, selon le président du SNPSSP, le Dr Youcefi, que ce rassemblement se veut être «une symbolique de notre détermination». Le même interlocuteur considère que «si les pouvoirs publics se décident à dénouer la crise, c’est avec le ministre de la Santé que nous devrons négocier». Le ministre n’a pas réagi depuis le début de cette protesta. Serait-ce parce qu’il a échoué dans sa tentative d’imposer à la Fonction publique le statut particulier négocié en commission mixte ? En effet, le ministre avait transmis une copie du statut, négocié avec le SNPSSP, à la Fonction publique, que cette dernière a finalement ignorée. Les praticiens de santé publique se disent aussi déterminés qu’au premier jour de leur protesta. Ils comptent poursuivre leur mouvement de protestation jusqu’à aboutissement de leurs revendications. Celles-ci s’articulent autour du statut particulier, de la mise en place d’une commission mixte pour le régime indemnitaire et de l’application du décret exécutif n°09-244 du 22 juillet 2009 portant aménagement et répartition des horaires de travail hebdomadaires dans le secteur de la Fonction publique. Ils revendiquent également l’élargissement au profit du praticien généraliste du droit à la procédure de cessibilité des logements de fonction, à l’instar des autres corps de la Fonction publique, ainsi que la levée de toutes les entraves au libre exercice du droit syndical. Par ailleurs, la base du SNPSP réclame le durcissement du mouvement de protestation, à travers une démission collective. Une option que le syndicat étudiera lors de son conseil national. Soulignons que le SNPSP et le SNPSSP vont également organiser un rassemblement devant le siège du gouvernement et un autre devant la présidence de la République. Pour ces deux actions, les deux syndicats espèrent «ne pas être refoulés par les services de sécurité».
S. A.