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Comment le pouvoir de Bouteflika en est-il venu à livrer ses hommes ?

files.phpboute.jpegDiable ! La république des clans ne partage-t-elle pas avec les jésuites la vertu de ne jamais abandonner ni leurs ennemis ni leurs amis ? On n’a pas reproché à ces courtisans ripoux d’avoir falsifié, truqué ou manigancé. Les acolytes étaient liés au pouvoir par un pacte tacite : en contrepartie du rôle d’exécuteurs de la tyrannie, ils bénéficiaient du droit implicite de monnayer leur activité. On a leur a toujours accordé ce privilège de pouvoir abuser, soit pour le compte d’inavouables raisons d’État soit, à des dimensions plus modestes, pour leur propre compte. Alors, pourquoi avoir sacrifié ces "amis" et laissé éclater les scandales Sonatrach et Autoroute ? C’est toute la tragédie de l’Algérie de Bouteflika, monarchie tellement corrompue qu’elle cesse d’être un État pour devenir une cour, puis une cour elle-même dépassée. Son pouvoir se dissémine en réalité entre de nombreux trafiquants anonymes dont la tyrannie et la corruption deviennent bientôt insupportables pour l’équilibre du pouvoir. Dans cette situation, les « amis » ne comptent plus. On s’en débarrasse. L’essentiel et de « sauver la tête du roi ». Lui, n’a rien à voir dans tout cela. Mieux : il cherche la vérité. Ainsi des journaux proches de la Présidence (Echourouk et Le Temps) nous apprennent-ils que « sur ordre du président », l’enquête sur Sonatrach sera élargie à toutes les transactions touchant les hydrocarbures et les activités conjointes qui sont le plus gros secteur de pots-de-vin et de dilapidation, surtout dans le Sud, espace privilégié du passe-temps des entreprises étrangères qui bénéficient du silence complice des cadres de Sonatrach. On apprend même par Le Temps que « Abdelaziz Bouteflika s'attaque à la corruption dans le secteur agricole » et que les directions des services agricoles ont été destinataires d'une instruction présidentielle relative à la lutte contre la corruption ». Cela est dit très sérieusement, au moment où l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amar Saâdani, qui a trafiqué sur la steppe, et Mohamed Bouricha, wali de Blida, proche de la famille Bouteflika, poursuivi pour trafic de terres agricoles appartenant à l’Etat qu’il « revendait » pour son compte, sont toujours en liberté et coulent des jours tranquilles. Pour masquer ces scandales des « amis », on va lancer une « opération mais propres » dans le secteur public. On parle ainsi du groupe pharmaceutique Saidal, dont le directeur général, Rachid Zaouani, a été relevé de ses fonctions, le 15 novembre dernier. Ou encore l’affaire de l’ex-P-DG de la cimenterie de Chlef condamné à deux ans de prison ferme pour «abus de pouvoir» après plainte du syndicat de cette entreprise. Les gestionnaires publics redoutent le spectre d’une campagne «mains propres» dont l’ampleur rappelle singulièrement celle du milieu des années 1990. Une campagne qui ne tardera pas à toucher, selon certaines informations, le deuxième grand groupe du secteur de l’énergie, à savoir la Sonelgaz. Selon le quotidien électronique «Tout sur l’Algérie», l’opération «mains propres» touchera la Sonelgaz, visée par une enquête des services de sécurité. Cette source précise qu’une information judiciaire a été ouverte pour déterminer les responsabilités de hauts cadres du groupe dans l’attribution de contrats dans le domaine des canalisations. Tout est question de bizutage… L.M.

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