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Bouteflika ne s’est pas recueilli sur la dépouille mortelle d’ali Tounsi

Contrainte physique ou acte politique ? Le contexte singulier de la disparition du premier policier du pays nécessite un acte de présence plus significatif. Le président Abdelaziz Bouteflika s’est contenté d’un message pour présenter ses condoléances à la famille du défunt Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), assassiné jeudi. Le chef de l’Etat ne s’est donc pas recueilli sur la dépouille mortelle du DGSN et n’a pas non plus assisté à son enterrement qui a vu la présence de nombreux hauts dirigeants civils et militaires. Deux frères du président, à savoir Saïd et Nacer, y étaient. Cette absence du premier magistrat du pays aux obsèques signifie-t-elle un acte politique ou s’agit-il d’une arton152443-61b10.jpgcontrainte physique ? La question a été assurément posée par plus d’un ! Surtout dans un pays où l’on affectionne le langage crypté et où l’on se jette volontiers dans des lectures des plus rocambolesques sur des luttes d’influence au sommet de l’Etat. Certes, rien de protocolaire n’oblige le chef de l’Etat à assister aux funérailles d’un haut responsable, mais le contexte singulier de la disparition du premier flic du pays nécessite un acte de présence plus significatif. L’assassinat du DGSN dans son bureau par un proche collaborateur est des plus surprenants et ne peut que ternir davantage, aussi bien sur le plan national qu’international, l’image d’un pays déjà suffisamment écorché par la masse de scandales de corruption qui éclaboussent de hauts responsables de l’Etat. Des médias étrangers n’ont pas hésité à faire un lien entre l’assassinat du patron de la police et la campagne de lutte contre la corruption en cours depuis quelques mois. Pourquoi donc le chef de l’Etat n’a pas opéré une sortie publique lors de ce douloureux événement ? Certains observateurs expliquent cela par son état de santé qui, faut-il le rappeler, il a été opéré d’un ulcère hémorragique à l’hôpital parisien du Val-de-Grâce en décembre 2005. Ainsi, le président, qui ne ratait aucune occasion pour se mettre sous les feux de la rampe, est de moins en moins présent sur le plan médiatique. Depuis sa réélection pour un troisième mandat en avril 2009, ses déplacements, aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger, se comptent sur les doigts d’une seule main. S’il s’est rendu à l’enterrement du général-major Smaïn Lamari, mort le 27 août 2007, le président a brillé par son absence aux cérémonies de recueillement et aux enterrements à la fois de l’ancien président du Sénat, Bachir Boumaza, décédé le 6 novembre 2009, du général-major Mostafa Beloucif, ancien ministre de la Défense du temps du président Chadli Bendjedid, mort le 15 janvier dernier, et du général à la retraite Larbi Belkheir, décédé le 28 janvier dernier. Si elles n’ont jamais cessé, les interrogations sur l’état de santé du président reviennent avec insistance ces derniers mois. Certes, il a reçu, il y a plus d’une semaine, le vice-président syrien Farouk Al Charaâ, comme aussi, il a pris part en janvier dernier en Ethiopie au 22e Sommet du comité des chefs d’Etat et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique). Néanmoins, son agenda semble réduit aux rendez-vous les plus importants. Même si d’autres raisons ont été invoquées par les médias, le chef de l’Etat n’a pas reçu l’envoyé spécial de l’Elysée, Claude Guéant, le 22 février, ni même le vice-ministre saoudien de l’Intérieur, chargé des Affaires de sécurité, le prince Mohamed Ben Nayef Ben Abdelaziz Al Saoud, le 9 février, qui a pourtant ramené avec lui un message du roi Abdallah Ben Abdelaziz Al Saoud. Le secret et le silence qui entourent l’évolution de son état de santé fait courir toutes sortes de rumeurs. Pourtant, à sa sortie de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris le 17 décembre 2005, le président Bouteflika avait promis de ne rien cacher au peuple. Il avait déclaré à la télévision algérienne, en compagnie de son médecin traitant, le professeur Messaoud Zitouni, qu’« on ne peut pas être responsable de la Oumma et cacher des choses à son peuple ». Par M. A. O.

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