Par : Outoudert Abrous
Le problème est que l’on avait mis, dans la précipitation, la charrue avant les bœufs, et que par cet accord non négocié et encore moins discuté avec les concernés, l’on avait mis en péril des secteurs en difficulté.
La liste des produits interdits d’entrée, en provenance des pays arabes, ne cesse d’augmenter. Ils sont au nombre de 1 511 alors que la ratification de l’accord de la Zale est encore toute récente. La rapidité avec laquelle a été mis en œuvre le mécanisme a dérouté plus d’un opérateur, surtout celui opérant dans les secteurs aussi sensibles que le textile, l’agroalimentaire, le carton et le papier.
Cette démarche ostentatoire à faire plaisir aux pays arabes qui étaient absents, et il est utile de le rappeler, alors que l’Algérie était classée comme pays non fréquentable, montre plus que prévu ses limites.
Les pouvoirs publics, aveuglés par les promesses des investissements directs étrangers, pour la plupart arabes, avaient mis du temps à ranger le tapis rouge déroulé à l’aéroport d’Alger.
Le problème est que l’on avait mis, dans la précipitation, la charrue avant les bœufs, et que par cet accord non négocié et encore moins discuté avec les concernés, l’on avait mis en péril des secteurs en difficulté, victimes d’une concurrence déloyale alors qu’ils ne s’étaient pas encore relevés des actes de sabotage de la décennie noire et d’une déstructuration programmée. Ceci d’une part. Les autres, investisseurs qui ont donné l’exemple, en mettant leurs billes chez eux, se sont retrouvés sur la paille, ou en difficulté, face à une concurrence déloyale où le produit estampillé arabe n’a rien de son origine.
Il est dommage d’arriver à des dégâts avoués et à des faillites de milliers de PMI/PME pour une appartenance à une région quand souvent la tricherie est monnaie courante.
Ailleurs où des regroupements et des préférences se sont construits, la base de départ a été le TEC, pour les non initiés, le tarif extérieur commun, où les droits de douane sont les mêmes pour tous les pays et le certificat d’origine de production est délivré par la même autorité, à savoir la douane et non les Chambres de commerce où les intérêts individuels sont majoritaires.
Si d’un côté, on se plaint du déséquilibre de nos relations avec l’espace européen, et d’un autre, on se fait arnaquer par les pays arabes, où faut-il s’adresser ? Dilemme ?
Non. Il faut juste savoir ce que l’on veut pour le bien de ses concitoyens et la prospérité de ses hommes d’affaires, premiers concernés par la création de richesse et d’emploi.
Le manque de confiance à l’endroit des siens est le syndrome non avoué de l’incompétence à gérer la cité dont on est responsable.