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Diar Echems, le retour des émeutiers


Les émeutes ont repris, hier après-midi, à Diar Echems, dans la commune d’El Mouradia. De nombreux jeunes sont sortis dans la rue pour dénoncer le retard pris par les autorités dans les opérations de relogement.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Le semblant de calme qui régnait dans le quartier de Diar Echems n’aura duré que quatre mois. Hier, aux environs de 14h45, plusieurs groupes de jeunes ont bloqué la route du Ravin de la femme sauvage, qui relie Bir-Mourad- Raïs au Ruisseau. Encagoulés et armés d’épées de fortune et de barre de fer, les émeutiers ont empêché les automobilistes d’emprunter cette artère. Des abribus et quelques vitrines de magasins ont été saccagés. «Ce qui arrive aujourd’hui était prévisible. Encore une fois, les autorités n’ont pas respecté leurs engagements. Elles avaient promis de reloger 300 familles avant le 15 février. Les jeunes en ont assez d’attendre, ils ont opté pour la violence», précise un habitant en tentant vainement de calmer des émeutiers. L’homme fait partie du groupe de sages du quartier que chapeaute un certain El Habib, enseignant de Coran à la mosquée Ibn-Badis. Présent sur place, ce dernier paraissait préoccupé par la situation. «Nous ne pourrons pas les retenir longtemps, les choses risquent de mal tourner si la police décide d’intervenir», lance-t-il. Dépêchés pour la circonstance, des policiers anti-émeutes sont restés stationnés à proximité du siège du ministère de la Communication. Les automobilistes ont été obligés d’emprunter les ruelles du quartier des Sources pour se rendre au centre-ville de Bir-Mourad-Raïs. En fait, aucun policier n’est visible en aval de la cité Diars Echems. A l’heure où nous mettons sous presse, les manifestants sont encore seuls maîtres de la rue. Rappelons que les premières émeutes ont éclaté le 20 octobre 2009 suite à la publication, par la commune d’El Mouradia, d’une liste de bénéficiaires de logements sociaux. Les habitants ont dénoncé les modalités d’attribution de ces appartements. Les échauffourées entre les manifestants et la police anti-émeute ont fait plusieurs blessés de part et d’autre. Après plusieurs jours d’émeutes, le ministre de l’Intérieur a pris l’engagement de reloger l’ensemble des familles. «Il faut être patient, le règlement du problème nécessite quelques semaines ou quelques mois», avait alors déclaré Yazid Zerhouni. Les autorités locales, qui ont été chargées de gérer ce dossier sensible, ne semblent pas avoir trouvé de solution définitive.
T. H.

 

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