BLAME POUR BOUTETESFIKA ET OUYAHYIA ET BARKAT ET TOUT LES POUVOIR PUBLIQUE ET GOUVERNEMENT FANTOCHE +LES GENERAUX
Détentions préventives, censures, corruption, torture, harcèlements : le rapport annuel du Département d'Etat US sur la situation des droits de l'homme dans le monde, au titre de l'année 2009, est très sévère envers l'Algérie reléguée au rang d'Etat bananier répressif. Le document, rendu public jeudi à Washington, pointe du doigt nombre de manquements aux droits de l'Homme, dont le harcèlement des journalistes et des écrivains, l'incapacité de "jeter la lumière sur le sort des personnes portées disparues durant les années 90 et sur les rapports faisant état d'abus et de torture, d'impunité (...) et de restrictions touchant la liberté d'expression, de la presse et de rassemblement". S’agissant de la torture, le rapport explique, que bien que les lois algériennes interdisent de recourir systématiquement à cette pratique, celle-ci continue néanmoins d’être utilisée, en vue notamment d’obtenir des informations d’ordre sécuritaire ou stratégique de la part des terroristes capturés. Il signale en revanche que des policiers ont été condamnés à de lourdes peines, allant jusqu’à 12 ans de prison par le tribunal de Blida, pour avoir usé de la torture à l’égard de citoyens à l’aide d’un instrument électrique « Taser » pour leur faire avouer leur implication dans le vol d’un car. Le rapport consacre également une large place à la situation de la presse en Algérie. Tout en soulignant encore une fois l’inféodation des médias publics au pouvoir politique, il met à nouveau en exergue les pressions auxquelles est soumise la presse privée. Harcèlement judiciaire, condamnations à des peines fermes et payement de fortes amendes financières, tous les moyens sont bons pour faire taire les
quelques voix discordantes et contestataires qui restent encore dans le pays, d’après le Département d’Etat. Le rapport évoque aussi des difficultés que rencontrent les associations de la société civile pour s’exprimer, notamment dans un climat où l’état d’urgence est toujours en vigueur. Le rapport du Département d’Etat relève également les conditions de détention qui « ne répondent pas aux normes internationales ». Il qualifie le surpeuplement des prisons de « problème préoccupant ». S’il note le recul de l’arrestation et de la détention arbitraire, le rapport fait état de l’abus dans l’application de la détention préventive. Une pratique courante qui « ternit l’image du système judiciaire ». Cette mesure exceptionnelle, comme souligne le rapport, s’abat sur les personnes soupçonnées d’être impliquées dans des affaires liées au terrorisme. En 2008, indique le rapport, 13% des prisonniers étaient en détention provisoire. En termes de liberté d’écriture, le rapport relève la censure de plusieurs livres, notamment lors du Salon du livre d’Alger de 2009, tels que Le Village de l’Allemand, de Boualem Sansal et Poutakhine de Mehdi El Djezaïri. Aussi, il est souligné que le gouvernement a poursuivi les restrictions de la couverture des médias internationaux des questions relatives à la sécurité nationale et le terrorisme. Si l’accès à Internet est « généralement libre », le rapport relève des restrictions exercées sur certains programmes et forums ainsi que la surveillance stricte des e-mail. Il rappelle dans ce sens l’adoption d’une nouvelle loi sur la cybercriminalité qui établit des procédures contraignantes pour les utilisateurs des données électroniques. Si la Constitution la garantit, la liberté de réunion et d’association est « strictement limitée ». « La Constitution prévoit le droit de réunion, mais le décret d’urgence et de la pratique du gouvernement ont continué à restreindre ce droit », est-il souligné. Le rapport dénonce également l’interdiction de sortie des élus locaux et régionaux sans autorisation du ministère de l’Intérieur. Sur le plan des libertés syndicales, le rapport n’est pas moins critique, faisant référence à l’empêchement de sit-in organisés par des enseignants contractuels à Alger. Le rapport fait état également des restrictions exercées sur la liberté de culte autre que musulman. Les conditions peu transparentes dans lesquelles s’est déroulée la dernière élection présidentielle de 2009 ont été également soulevées dans le rapport qui évoque les contradictions entre les déclarations officielles et celles des partis de l’opposition dénonçant les « pratiques frauduleuses » toujours en vigueur. La question du refus de donner l’agrément à certaines formations politiques a été évoquée. Concernant la lutte contre la corruption, le rapport relève l’étendue du phénomène qui touche plusieurs grandes opérations d’octroi de marchés publics. « Pour les appels d’offres publics, précise le rapport, les évaluations n’ont pas été remises aux entreprises participantes et les méthodes et techniques d’évaluation ne sont pas clairement définies. » Parmi les affaires de corruption évoquées dans le rapport, il y a celle concernant l’autoroute Est-Ouest. Ce même rapport dénonce l’absence de l’accès libre à l’information concernant les dossiers de corruption. L.M. (Source AP et El-Watan)