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La fille de Krim Belkacem parle de son père

 


Son témoignage, émouvant, désarmant, a laissé de marbre les invités du forum El Moudjahid.


Lorsque Karima, la fille de Krim Belkacem, le héros, la légende de la Révolution algérienne a pris hier la parole, tous s’attendaient à quelques fracassantes révélations. Non, elle ne dira pas plus que ce que les historiens ont épilogué sur le parcours époustouflant, l’engagement sans faille, du vieux maquisard (au maquis dès 1947), le signataire des Accords d’Evian. Elle évoquera par contre les heures fatidiques, cruciales qui ont suivi le départ « en catastrophe » en terre d’exil. Activement recherché par la police politique qui le soupçonnait de comploter contre Boumediène, celui qui fut vice-président du GPRA, ministre de la Guerre, membre du Comité interministériel de la guerre puis diplomate s’est résigné à l’« évasion ». Une évasion spectaculaire, douloureuse pour la famille. « Je n’évoquerai pas le parcours de mon père, car j’étais trop jeune pour l’avoir vécu.

Je laisse le soin de cette noble tâche à ses compagnons de lutte et aux historiens. Moi je garde les souvenirs du départ de mon père en exil en 1967. Mon père a été forcé à partir. Un exil incertain. C’est un événement qui a marqué notre vie d’enfance d’une empreinte indélébile. L’inquiétude que nous lisions sur son visage était indescriptible. Nous étions alarmés. Nous avons compris que c’était grave. Notre défunt père, en effet, ne reverra plus son Algérie indépendante qu’il chérissait tant et pour laquelle il avait consenti tant de sacrifices. Il n’était pas question pour lui de construire une vie confortable ailleurs, malgré les multiples propositions qui lui ont été faites. N’étant pas l’homme des compromis, il continuera un mouvement de combat pour concrétiser son idéal de démocratie… Comment peut-on oublier le chef maquisard au palmarès de 5 condamnations à mort (…) Ses prises de position dans l’histoire récente ne sont-elles pas les meilleures démonstrations de justesse de son analyse ? Nos responsables politiques et institutionnels ont le devoir de reconnaître les mérites des acteurs de notre histoire (…) ».


Par M. Az.

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