Réunion de conciliation entre les syndicats et le ministère de tutelle
Le secteur de la santé publique est toujours dans l’impasse, après l’échec cuisant sur lequel ont abouti les réunions de conciliation des deux syndicats des praticiens avec le ministère de la Santé.
« C’est soit la soumission des praticiens au diktat du ministre, soit la répression », ont déclaré, hier au cours d’une conférence de presse, Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), et Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), qui ont été conviés à une réunion, respectivement, mercredi et jeudi derniers.
En dépit des discussions, qui auront duré près d’une dizaine d’heures pour le SNPSP et plus de trois heures pour le SNPSSP, c’est sur des PV de non-conciliation que se sont séparées les deux parties. « Les positions n’ont pas avancé d’un iota, tant les représentants du ministère n’ont rien apporté de nouveau, et que pas un semblant de solution ou une amorce d’action concrète n’ont été proposés afin de mettre un terme définitif au blocage », déplorent les deux présidents syndicaux. Ceux-ci avouent d’ailleurs ne pas comprendre l’attitude « bipolaire » du ministre, qui « continue, en aparté, de juger que nos doléances sont légitimes, mais qui s’empresse de crier à la presse l’illégalité de notre débrayage ». Mais plus encore, « il déclare à qui veut l’entendre qu’il reste attaché au dialogue serein et constructif. Sur la forme cela est vrai, mais dans le fond, c’est tout le contraire, puisqu’il veut bien discuter avec nous, sans toutefois œuvrer à satisfaire nos revendications », s’insurge le Dr Yousfi. Et les syndicats médicaux s’étonnent qu’après un long silence, qui a duré près de trois mois, Saïd Barkat enchaîne les déclarations contradictoires, « affirmant une chose et son contraire le lendemain. Qu’il nous épargne ses élucubrations et ses annonces destinées à la consommation », commente le docteur Lyes Merabet.
Car, nul doute pour les syndicalistes que leur ministre de tutelle tente, à travers ces sorties médiatiques, de manipuler l’opinion publique. « Ce n’est rien de moins que de la provocation afin de susciter des réactions négatives, voire hostiles, chez nos concitoyens à notre égard », accuse le docteur Merabet. « Il déforme notre revendication quant aux logements de fonction, et en axant l’essentiel de ses propos sur cette corruption de contenu, et ce, en pleine crise nationale de logement, il nous fait passer pour des personnes capricieuses et irresponsables, qui font du chantage aux autorités », estime le Dr Yousfi. Et cette cacophonie des points de vue officiels, aussi divergents que nombreux, a de quoi consterner les praticiens grévistes. « Le Premier ministre tire sur nous à boulets rouges, le président de la République mandate un conseiller pour nous recevoir, Abdelaziz Belkhadem, et des commissions parlementaires nous assurent du bien-fondé de notre mouvement, tandis que le ministre de la Santé fait tout cela en même temps. Il serait peut-être temps qu’ils accordent leurs violons une bonne fois pour toutes ! », s’exclame le docteur Merabet.
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