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Réseau des associations de malades chroniques : Des dizaines de malades décèdent faute de prise en charge

Le réseau des associations des malades chroniques, composé de plusieurs associations pour la défense des droits des malades, lance un énième SOS aux pouvoirs publics pour trouver des solutions à leur situation qui se dégrade de plus en plus.


Des dizaines de malades décèdent faute de soins appropriés, ont tenu à souligner les représentants des associations présents hier au forum d’El Moudjahid. Ils sont unanimes à dénoncer le laxisme des autorités sanitaires, notamment le ministère de la Santé. Pour eux, tous les problèmes résident à ce niveau-là puisqu’aucun suivi ni contrôle n’est assuré par les responsables dans les structures de santé. « C’est bien beau de donner des instructions, mais personne ne veille à leur mise en application », a souligné le président de l’association SOS hépatite, M. Boualag, qui n’a pas manqué de signaler que des personnes décèdent chaque jour par manque de prise en charge.

Il cite entre autres le manque de réactifs nécessaires pour le diagnostic des maladies telles que les hépatites B et C, la pénurie de médicaments nécessaires au traitement de la maladie, les appareillages spéciaux pour les examens complémentaires... « Où sont les budgets faramineux annoncés en grande pompe par le ministère de la Santé ? », s’est-il interrogé. La présidente de l’association d’aide aux malades cancéreux Nouer Edfou, Mme Gasmi, a mis l’accent sur les ruptures de stock de médicaments destinés à la chimiothérapie ainsi que les réactifs. « Des malades ne cessent de nous solliciter pour pouvoir poursuivre leur traitement qui a été déjà entamé. Comme les produits sont aujourd’hui inexistants, il est impossible pour ces patients de bénéficier de nouvelles cures. Ces malades risquent ainsi des récidives et des complications encore plus graves. Lors de nos différentes sorties à l’intérieur du pays, dans le Sud notamment, des dizaines de malades ont été diagnostiqués, mais leur prise en charge n’est pas toujours possible en raison de ces ruptures et les rendez-vous s’étalent généralement de six mois à une année, particulièrement pour la radiothérapie. Comment peut-on ainsi laisser des malades souffrir ? », a-t-elle déclaré en s’adressant au ministre de la Santé. Les insuffisants rénaux vivent pour leur part une situation tragique. Le président de la fédération des insuffisant rénaux, M. Bokhors, n’a pas pu contenir ses larmes lorsqu’il a énuméré le nombre de personnes décédées après des années de dialyse. Parmi elles des enfants et des jeunes adultes.

Il estime que la situation des malades, en Algérie, a atteint un niveau des plus catastrophiques. Il accuse le ministère de la Santé d’avoir laissé les patients dialysés livrés à eux-mêmes en « laissant passer les décès sous silence ». « Une connexion corporatiste qui s’est tissée autour de ce malade est devenue un fonds de commerce juteux pour bon nombre d’affairistes de tout bord, dont des médecins », a dénoncé M. Bokhors, tout en soulignant que le malade est malheureusement « le dernier souci des responsables au ministère de la Santé et des médecins néphrologues qui ne courent qu’après le gain facile ». L’orateur n’a pas hésité à qualifier certaines cliniques d’hémodialyse de « mouroirs » où des patients ont été contaminés par les hépatites B et C. Il n’a pas manqué de dénoncer « l’inadéquation du protocole de dialyse dispensé dans certaines unités de dialyse étatiques et privées, en l’occurrence la diminution du temps de traitement, l’utilisation de rein artificiel non-conforme à la norme, de consommables inadéquats pour les enfants, la non-prescription de l’hormone de croissance aux enfants dialysés, le dossier médical inexistant, les fistules payantes... », tout en précisant que ces dysfonctionnements entraînent des complications encore plus graves chez les patients, ce qui nécessite des dépenses médicamenteuses supplémentaires.

Il a souligné que le programme des greffes rénales est actuellement à l’arrêt en raison du manque de médicaments. Pour la présidente de l’association algérienne des hémophiles, Mme Latéfa Lamhane, il est temps de trouver des solutions à toutes ces situations tragiques. Elle a indiqué que sur les 1500 hémophiles, 80% sont handicapés et 50% sont atteints d’hépatites B ou C. « Les malades ne savent plus à quel saint se vouer, nous n’avons aucun interlocuteur. Des produits comme le facteur 8 sont actuellement en rupture de stock, mais personne n’est en mesure de nous répondre, de nous informer et de nous rassurer. Le ministère de la Santé a fermé ses portes aux malades », a-t-elle dénoncé.


Par Djamila Kourta

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