La mise en veilleuse de plusieurs investissements arabes, particulièrement dans les secteurs de l’immobilier et du tourisme, affole les milieux d’affaires algériens.
Le géant émirati Emaar, dont les engagements s’élèvent à près de 20 milliards de dollars, aurait déjà mis en veilleuse certains de ses projets de construction de complexes immobiliers, selon la presse algérienne. Une décision suivie, selon la même source, par son compatriote Emirates International Investment Company (EIIC), engagé dans la réalisation du plus grand parc urbain au monde, à Alger, et le saoudien Sidar, qui envisageait d’aménager de nouveaux complexes touristiques sur les côtes algériennes. L’émirati Damac Properties avait été le premier à annoncer, en novembre 2008, le gel de ses projets immobiliers dans les trois pays du Maghreb central.
La conjoncture internationale pourrait expliquer l’arrêt de certains mégaprojets annoncés par des investisseurs du Golfe ou la révision à la baisse des investissements initialement prévus. Le chef de la diplomatie koweïtienne, cheikh Mohammad Sabah al-Salem al-Sabah, avait annoncé récemment que la crise a coûté aux monarchies pétrolières du Golfe une perte de 2500 milliards de dollars depuis octobre dernier. La chute des cours du brut et les coupes dans la production décidées par l’OPEP ont également considérablement réduit la force de frappe des investisseurs arabes.
Mais d'autres raisons expliqueraient aussi cette désaffection.
Plusieurs professionnels de l’immobilier estiment, en effet, que l’inadéquation entre les exigences de rentabilité élevée des investisseurs du Golfe et la bureaucratie parfois tatillonne au Maghreb seraient à l’origine du gel de certains projets.
Ainsi, selon Echorok, le groupe Emaar a fait appel au président Bouteflika pour "lever l’embargo" imposé à ses opérations en Algérie et "arrêter la campagne de désinformation menée à son encontre par certaines parties qui ne veulent pas d’investissements arabes en Algérie."
Une source responsable au sein du groupe a déclaré à Echorouk que certaines parties connues pour leur opposition aux investissements arabes ne se sont pas contentées d’entraver la concrétisation de ces projets, mais ont été jusqu’à mener des campagnes de désinformation virulentes dans l’objectif de discréditer le groupe en Algérie et auprès du président lui-même.
Les quatre grands projets présentés par le groupe ont trait notamment au développement et au réaménagement de la baie d’Alger avec extension maritime selon des normes internationales, des réalisations dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah, la réalisation d’une ville médicale à Staoueli ainsi que d’un village touristique dans la région de Colonel Abbas.
Siham B.