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Les réponses de l’Algérie au Comité onusien sur les droits économiques, sociaux et culturels qualifiées de « squelette sans chair »

 

El Watan, 7 mai 2010

 

Le rapport périodique de l’Algérie relatif à la mise en œuvre du Pacte des Nations unies sur les Droits économiques, sociaux et culturels (les DESC) a été examiné mercredi et hier, jeudi, par le Comité du même nom au Palais Wilson, à Genève, en Suisse.

 

Une délégation d’une dizaine de hauts fonctionnaires, avec à sa tête Driss El Djazaïry, représentant permanent de l’Algérie auprès des organisations internationales à Genève, a présenté le rapport du gouvernement algérien et a répondu aux questions et remarques, souvent très critiques, des experts indépendants du comité onusien. Ainsi, le membre colombien, Alvaro Tirado Mejia, s’est étonné du maintien de l’état d’urgence en Algérie depuis 1992, soulignant qu’une urgence qui dure depuis 18 ans n’en est pas une. M. Pillay, de l’île Maurice, a souligné quant à lui l’importance de la corruption et a demandé des explications sur l’absence de mise en place de l’organe de lutte contre la corruption pourtant prévu par la loi de février 2006. Un expert jordanien a qualifié, pour sa part, le rapport de l’Algérie de « squelette sans chair », soulignant ainsi l’absence d’informations détaillées malgré les statistiques fournies.

 

La seule fausse note, lors de la première journée du côté du comité, aura été l’intervention de l’expert chinois qui a insisté sur les qualités rédactionnelles des auteurs du rapport qu’il a trouvé « agréable » à lire ! Pour ce qui est de la chair sur le squelette, les membres du comité ont dû rester sur leur faim. Il en a été de même pour l’assistance parmi laquelle des représentants de la LADDH et du Collectif de familles de disparus en Algérie (CFDA), deux organisations qui avaient soumis un rapport alternatif co-signé par la FIDH et disponible sur le site web du comité, intitulé « La mal-vie : rapport sur la situation des droits économiques, sociaux et culturels en Algérie », rendu public le 4 avril dernier. « Les réponses gouvernementales ne pouvaient être différentes à moins de remettre en cause la langue de bois du gouvernement qui veut se cacher derrière l’arbre d’indicateurs macroéconomiques trompeurs », a commenté un expert d’une ONG algérienne présent à Genève. Les observations finales du Comité sur le respect par l’Algérie de ses obligations en matière de DESC sont attendues dans les prochaines semaines.

 

Par Kahina Aït-Aoudia

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