Actualités : CHEMINS DE FER
La justice ordonne l’arrêt de la grève
Les principaux responsables de la Fédération nationale des cheminots ont comparu, hier, devant le juge d’instruction du tribunal de Sidi- M’hamed. Après avoir été longuement interrogés, une mise en demeure leur a été signifiée, les sommant de rompre la grève et d’appeler les travailleurs à reprendre immédiatement le travail.
Mehdi Mehenni - Alger Le Soir) - Interrogé, le secrétaire national chargé de la communication au niveau de la fédération, Djamel Bichikhi, s’est dit outré par cette action, car, selon lui, la direction sait pertinemment que la grève a été initiée par les travailleurs eux-mêmes, indépendamment de la volonté de leur hiérarchie syndicale. «C’est comme si nous étions pour quelque chose dans cette grève où nous avions le pouvoir d’y mettre fin. Tout le monde sait que ce mouvement de débrayage provient de la base. Et si la situation a atteint un tel degré de pourrissement, la responsabilité incombe d’abord à la direction de la société qui n’a pas respecté les clauses de la convention collective, notamment l’article 52 qui stipule que le salaire de base ne doit, en aucun cas, être inférieur au SNMG. Or aujourd’hui, le salaire minimum d’un agent d’exécution (A1) ne dépasse pas les 12 700 DA», a-t-il clamé. De son côté, la Centrale syndicale, et après que l’affaire eut pris d’autres tournures, a jugé nécessaire d’intervenir par le biais de son secrétaire national chargé des conflits sociaux, Achour Teli, qui a adressé, ce mardi, une correspondance au ministre des Transports. Ainsi, Achour Teli rappelle à Amar Tou que «si la SNTF, qui représente une entreprise stratégique dans le développement de l’économie nationale vit aujourd’hui une véritable perturbation sociale, cela est dû, initialement, à la non-prise en charge des préoccupations socioprofessionnelles des travailleurs, notamment la non-application du SNMG, contrairement aux autres sociétés nationales». A cet effet, la Centrale syndicale appelle le ministère de tutelle à «débloquer la situation en concrétisant sur le terrain les résultats de la dernière tripartite afin d’apaiser le climat social et de ramener la stabilité dans l’entreprise». Selon un membre fédéral du syndicat des cheminots, cette lettre se veut un rappel au ministre et à la direction de la SNTF – qui dénoncent le cadre illégal de la grève — en ce sens qu’ils ont été les premiers à avoir transgressé la loi en ignorant les clauses de la convention collective et, par conséquent, l’application du nouveau SNMG. Quant aux différentes sections syndicales de wilaya qui, pour rappel, ont été les initiatrices de ce débrayage, elles campent sur leur position et ne comptent pas appeler à la reprise du travail tant que leurs doléances ne soient satisfaites.
M. M.