Une centaine de personnes ont manifesté lundi 10 mai devant l'ambassade d'Algérie à Paris pour protester contre les violences dont ont été victimes des femmes à Hassi Messaoud, situé à 800 km au sud-est d'Alger, et réclamer une réaction des autorités algériennes.
"Nous sommes là parce que des femmes se font agresser à Hassi Messaoud (...). Ces femmes n'ont commis aucun crime si ce n'est le fait d'être femme et de travailler", a réagi la responsable de l'association Pluriel Algérie, Akrouf Sanhadja.
Plusieurs femmes ont été agressées en mars et début avril à Hassi Messaoud par des groupes d'inconnus qui, cagoulés et armés, ont "terrorisé" des victimes isolées, les volant et les molestant après être entrés par effraction dans leur logement, ont dénoncé des associations algériennes mi-avril.
Ces événements rappellent ceux du 13 juillet 2001 durant lesquels au moins une quarantaine de femmes vivant seules, accusées d'être des prostituées, avaient été violemment agressées dans cette ville pétrolière saharienne, après le prêche virulent d'un imam.
"L'Etat algérien n'a jamais rien dit"
"On veut que le gouvernement algérien réagisse", a déclaré Nadia Kaci co-auteur de "Laissées pour mortes", un livre de témoignages qui relate les violences de 2001. Elle regrette qu'il n'y ait "aucune volonté politique de faire en sorte que cela se règle".
"Il y a des violations absolument spectaculaires des droits de l'Homme", a estimé la secrétaire générale adjointe de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), Sophie Bessis.
"L'Etat algérien n'a jamais rien dit, ni en 2001, ni aujourd'hui. (...) Ce silence, cette misogynie de l'Etat, encourage la misogynie de la société dans la mesure où ceux qui commettent ces exactions savent qu'ils le font dans l'impunité la plus totale", a-t-elle dénoncé.
Plus important champ pétrolier d'Algérie, Hassi Messaoud attire des milliers de travailleurs de tout le pays, notamment des femmes, qui viennent faire le ménage ou la cuisine dans les grandes entreprises étrangères.
Les faits
Ça recommence. Depuis deux semaines, l’horreur est de retour à Hassi Messaoud. Dans cette ville du grand Sud algérien, ces dernières semaines, des femmes ont été suivies, attaquées chez elles, battues, parfois torturées, souvent violées, systématiquement dépouillées de leurs biens et enfin menacées de mort si jamais elles parlaient. Les agresseurs sont des hommes, semble-t-il du coin, agissant en bandes, armés de grands couteaux, de gourdins et de haches. Les victimes sont des femmes seules, originaires du nord de l’Algérie, venues chercher du travail dans cette ville pétrolière théoriquement ultrasécurisée.
Le 13 juillet 2001, en effet, plusieurs centaines d’hommes de Hassi Messaoud, fanatisés par un imam local, avaient mené une expédition punitive d’une terrible sauvagerie, un véritable lynchage durant lequel plusieurs dizaines de femmes isolées avaient été atrocement torturées et violées, certaines d’entre elles laissées pour mortes. Laissées pour mortes, c’est le titre d’un ouvrage paru récemment, dans lequel Rahmouna Salah et Fatiha Maamoura racontent leur vie avant, pendant et après les exactions de Hassi Messaoud, auxquelles elles avaient survécu par miracle.
Neuf ans plus tard, donc, le scandale recommence, dans la même indifférence des autorités locales. L’enquête menée par la journaliste Salima Tlemçani, dans El Watan, fait froid dans le dos. Ainsi, Souad, qui loge dans le quartier des «36 logements», a été attaquée avec sa sœur par «une bande de cinq à six enturbannés» au milieu de la nuit. Les visages masqués pour ne pas être reconnus, ses agresseurs la dépouillent de sa chaîne en or, ses bagues, ses boucles d’oreilles et son téléphone, sous la menace d’un tournevis. Il y en a pour 100 000 dinars algériens (1 000 euros), et il lui reste une large entaille sur le ventre. Lorsqu’elle va faire constater sa blessure et déclarer l’agression au commissariat le lendemain, l’officier lui répond : «Estimez-vous heureuse ! La femme qu’ils ont volée il y a quelques jours est à l’hôpital. Ils l’ont violée à cinq, la laissant dans un état de choc.» Pendant les jours suivants, ses agresseurs utilisent son téléphone, sans être inquiétés pour autant.
En déposant plainte au commissariat, Souad découvre que plusieurs autres femmes des «36 logements» ont subi le même sort. Elle découvre aussi qu’une fille originaire de Saïda (dans l’ouest du pays) a été retrouvée assassinée quelques mois auparavant et qu’une autre a été tuée il y a trois ans. Outre les «36 logements», les attaques se concentrent dans le quartier des «40 logements». Fatma, une habitante, décrit le même scénario : un groupe d’une demi-douzaine d’hommes, le visage masqué, équipés d’armes blanches, qui enfoncent sa porte d’entrée au beau milieu de la nuit. Ils sont comme drogués ou ivres, la bousculent, l’insultent, se livrent à des attouchements et repartent avec tout ce qui a un peu de valeur, même la cafetière électrique… Au commissariat, la même ritournelle : «Que voulez-vous que l’on fasse ? Vous n’avez qu’à aller ailleurs ! Retournez chez vous, vous serez plus en sécurité. Ici, c’est dangereux pour des femmes comme vous !»
«Mais le plus dur, ce n’est pas l’impunité, confiaient Rahmouna et Fatiha lors d’une rencontre à Paris en février pour la sortie de leur livre. Le plus dur, c’est l’Etat, qui n’a jamais tenu ses promesses de nous aider à nous reconstruire et qui nous avait promis du travail et un logement.» Chaque fois qu’elles se présentent dans un ministère, on les traite en pestiférées. Comme si leur seule présence rappelait une réalité insupportable.
Source : Presse
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