Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LEUR ASSOCIATION DÉNONCE : «L’absence du traitement perdure et les hémophiles souffrent en silence»

 

Les personnes atteintes d’hémophilie traversent une phase très difficile. La plupart ne quittent pas leur domicile pour éviter tout accident qui, même bénin, peut leur être fatal. Une situation difficile qui ne semble pas gêner outre mesure les pouvoirs publics.
Irane Belkhedim-Alger (Le Soir) - Le traitement substitutif de l’hémophilie (facteurs 8 et 9) est absent des Pharmacies centrales hospitalières (PCH), et la situation dure depuis le mois d’avril dernier. C’est ce qu’a déclaré hier le président de l’Association algérienne des hémophiles M. Noureddine Benikhelf, lors d’un point de presse improvisé dans les couloirs du Centre culturel Abderrahmane-Laâla d’El- Madania, à Alger. Prévu dans la salle des conférences, ce point de presse n’a pu finalement s’y tenir faute d’autorisation, nous at- on expliqué. Dans son intervention, M. Noureddine Benikhelf a indiqué que les malades eux-mêmes ont saisi les services du ministère de la Santé pour les informer de la situation insoutenable qu’il endurent et leur demander d’y apporter des solutions. «Des responsables du ministère nous ont indiqué que le traitement était disponible en Algérie, mais que les PCH ne disposaient pas de budget pour l’acquérir.», ont déclaré des patients. Les hémophiles traversent une phase très difficile. La plupart ne quittent pas leur domicile pour éviter tout accident qui, même banal, peut leur être fatal (hémorragie, hémarthrose, hématome…). Et pour ceux qui étudient, ils sont pratiquement condamnés à déserter leurs classes. «Les hémophiles souffrent de douleurs atroces que seul le traitement aux facteurs 8 et 9 peut arrêter. Aucun antalgique ne peut atténuer la douleur due aux hémarthroses (hémorragie au niveau des articulations), qui est souvent répétitive chez les personnes atteintes d’hémophilie sévère », assure-t-on. Et ce, sachant qu’une hémorragie modérée peut s’aggraver chez cette catégorie de malades. Pour pallier ce problème, les malades se ruent sur le plasma. C’est tout ce qu’on leur propose à l’hôpital pour le moment, et à condition de rester hospitalisé toute la journée ! L'hémophilie est une anomalie constitutionnelle de la coagulation sanguine en rapport avec un déficit d’un des facteurs de la coagulation. Ses manifestations cliniques correspondent aux hémorragies qui peuvent atteindre chaque organe, en particulier les articulations (hémarthroses) et les muscles (hématomes). La maladie peut être sévère avec des manifestations dès la première année de vie, ou légère avec très peu de manifestations. L’Algérie compte 1 500 hémophiles dont 700 cas sévères selon l’association, qui souligne que la plupart d’entre eux sont des handicapés moteurs ou sont porteurs de virus dangereux (hépatites C et B). L’association déplore également l’inexistence d’unités spécialisées de soins à même de prendre en charge avec efficience cette catégorie de malades. Enfin, il convient de noter que pour leur traitement, deux boîtes seulement de médicaments peuvent coûter jusqu’à 22 000 DA. Une autre charge pénible à assurer.
I. B.

Les commentaires sont fermés.