L’ancienne combattante algérienne, Louisette Ighilahriz, qui a relancé, en 2000, le débat sur la torture pendant la guerre d’Algérie, a estimé que le général Marcel Bigeard, décédé hier, aurait pu « présenter ses excuses » aux Algériens et « libérer sa conscience » avant sa mort.
« Jusqu’à la dernière minute, je croyais qu’il allait reconnaître ses actes et présenter ses excuses aux Algériens », a déclaré, à l’AFP, Mme Ighilahriz. Le général Marcel Bigeard, grande figure des guerres d’Algérie et d’Indochine, est décédé vendredi matin à l’âge de 94 ans à son domicile en France. « Chez nous, le nom de Marcel Bigeard est synonyme de mort et de torture. Il aurait pu libérer sa conscience avant de mourir. J’en suis profondément déçue, malade », a-t-elle ajouté. « Maintenant, il est entre les mains de Dieu devant lequel il doit répondre de ses actes. J’espère qu’il aura le châtiment qu’il mérite », a-t-elle encore dit. Mme Ighilahriz avait relancé, en 2000, le débat sur la torture pendant la guerre d’Algérie, dans un témoignage recueilli par le quotidien français le Monde. La militante indépendantiste algérienne avait révélé à cette occasion, puis dans un livre paru en 2001, Algérienne, avoir été torturée à Alger par des militaires français de la 10e division parachutiste (DP), entre le 29 septembre et le 20 décembre 1957, sur commandement de Bigeard.