Des manifestations ont secoué hier, tôt le matin, la cité Sidi Salem, dans la commune d’El Bouni.
Durant plusieurs heures, des centaines de personnes ont investi la voie publique, dressé des barrages sur l’autoroute reliant Annaba à El Tarf, notamment le tronçon menant à l’aéroport Rabah Bitat. Les mécontents manifestaient leur colère en raison des retards accusés dans le recasement des familles du quartier appelé communément La SAS. « Nous voulons être recasés dans les 2000 logements érigés et achevés face au pôle universitaire d’El Bouni. Ils nous reviennent de droit ! », ont exigé les protestataires particulièrement remontés. Quinze policiers ont été blessés par des jets de pierres et des cocktails Molotov, lors des échauffourées qui ont éclaté, selon le bilan des services de sécurité.
Interpellés lors de ces affrontements, plus de 20 émeutiers ont été arrêtés pour être, après leur audition, traduits devant le juge d’instruction près le tribunal d’ El Hadjar. Située à 6 km de la commune du chef-lieu de la wilaya, la cité Sidi Salem offre un visage hideux de ce que peuvent être les ensembles d’habitations précaires. Eté comme hiver, les quelque 3000 familles qui y habitent, la majorité depuis plus d’une cinquantaine d’années, vivent dans la misère. C’est également un bidonville à l’ombre duquel se sont développés des fléaux, tels que la délinquance, la prostitution, le trafic et la consommation de la drogue.
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