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La France et le météorologue-caméléon Belkhadem

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Pour connaître la dernière roublardise à la mode, suivez Abdelaziz Belkhadem,  secrétaire général du parti du FLN et représentant personnel de Bouteflika. Esprit versatile et mensonger, à la fois Tartuffe et Machiavel, il est spécieux aux bonnes heures de la diplomatie rampante, sournois aux grands moments de la diplomatie mensongère et, cela va de soi, doucereux aux temps de la diplomatie fourbe, bref le faux-jeton parfait pour la politique chafouine de son mentor Bouteflika dont il est, incontestablement, le vrai porte-voix.
Belkhadem peut tout dire et son contraire, la main sur le coeur, l'autre tenant un chapelet, le tout en invoquant Dieu et le prophète.
Tout dépend de la tactique de Bouteflika.
La France n'a pas encore invité le président algérien ? Sarkozy tourne le dos à Bouteflika ? Alors Belkhadem s'en va-en guerre, exige «des excuses et des réparations pour les crimes barbares et génocidaires commis durant 132 ans par le colonialisme en Algérie», lors du 9e Congrès du FLN...Puis sort l'artillerie lourde : un projet de loi est déposé par le député FLN Moussa Abdi en date du 13 janvier 2010 sur le bureau de l'APN. Les initiateurs de ce texte de loi demandent la création de tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux. Les formations qui adhèrent à cette initiative demandent en outre à la France de présenter ses excuses pour la période coloniale et d'indemniser le peuple algérien. 
Sarkozy n'ayant pas saisi le message, Abdelaziz Belkhadem hausse le ton quelques jours plus tard et attaque frontalement le président français : « L’Algérie ne se considère pas concernée par l’Union pour la Méditerranée (UPM), si ceux qui l’ont lancé souhaitent la normalisation des relations avec l’occupant sioniste », La proposition de notre député suivra son cours »
Belkhadem s'en prend au ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner qui avait supputé que « l'exécutif algérien n'a aucunement pris position sur la proposition de loi formulée par le député FLN et son inscription à l'ordre du jour n'est donc pas certaine ». Réponse de Belkhadem à Kouchner : « L'Algérie est souveraine dans la prise de décision.  La proposition de loi formulée par notre élu et soutenue par plusieurs autres formations suivra son cours comme toutes les propositions formulées de par le passé. Elle atterrira une fois acceptée par le bureau de l'APN sur la table de l'Exécutif, et ce, avant son adoption par le Parlement »
Puis, stupeur, Sarkozy invite Bouteflika à Nice, et laisse entrevoir la possibilité d'un tête à tête.
Fini, la proposition de loi criminalisant le colonialisme ! Enterrée.
Que dit Belkhadem ? " Il n’y a pas de crise dans les relations algéro-françaises".
Le sort réservé au projet de loi sur la criminalisation du colonialisme ? Belkhadem affirme ne rien savoir sur le sujet tout en estimant que le gouvernement a certainement ses raisons de la geler. " Un texte de loi aussi sensible nécessite beaucoup de temps pour le mûrir"
Tiens, tiens...
Les propos de Belkhadem font réagir la fondation du 8 mai 1945 qui les qualifie de «déconcertants». La fondation estime que cette sortie du premier responsable du parti historique «nous pousse, encore une fois, à méditer sur le sort de cette pauvre nation». Pour le président de cette fondation, Kheiredine Boukherissa, dire qu’il n’y a pas de crise entre l’Algérie et la France est d’abord «faire montre de cécité politique de la part du vieux parti et ensuite une façon de remettre en cause un ensemble de revendications aussi légitimes qu’incontournables dans le rétablissement et la mise à niveau des relations entre les deux pays».
S’adressant directement au numéro un du parti FLN, la fondation écrit : «Figurez-vous, M. Belkhadem, que cette France que vous ménagez, considère encore l’Algérie comme une annexion et le slogan gaullien de dunkerque à Tamanrasset demeure encore effectif avec seulement des méthodes qui ont changé alors que les objectifs demeurent inchangés».
Voilà une Fondation qui n'a rien compris à la politique du morceau de savon et de la serpillère.

L.M.

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