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Israël : nouvel apartheid? Israel payera cher sa colonisation

Voilà un texte interessant,bientot Israel payera cher sa colonisation


Israël : nouvel apartheid?

Bien organisée, la communauté juive internationale sait défendre ses intérêts et protéger son image. Après avoir été décimée par la cruauté sans nom du régime nazi d’Adolf Hitler, elle a su manœuvrer de façon à se faire attribuer une terre bien à elle où ses membres prêts à y migrer seraient à l’abri d’une résurgence de la folie antisémite : ainsi naissait l’État d’Israël en 1948. Depuis, utilisant habillement un capital de sympathie lié à son statut de victime de génocide et jouant sur le sentiment de culpabilité post-Shoah de l’Occident, la communauté juive internationale s’est évertuée à discréditer et évacuer toute critique des agissements de l’État hébreux.

Paradoxalement, le lobby juif s’est donc retrouvé à défendre un régime qui a rapidement semblé avoir oublié d’où il venait, l’enfer à travers lequel son peuple avait dû passer – et auquel il devait son existence. En effet, de par sa politique d’expansion en territoire arabe, Israël en est venu à envahir puis occuper un espace national étranger, avant de créer un système de gouvernement avec deux classes de citoyens : les juifs en haut, les Arabes en bas. Du statut de victime de ce qui fut peut-être le plus atroce crime contre l’humanité jamais commis, le peuple juif est passé à celui de bourreau. Le renversement de position n’est pas total, en ce sens qu’on ne peut comparer l’Israël sioniste à l’Allemagne nazie. Par contre, la situation dans la bande de Gaza et en Cisjordanie fait de plus en plus penser à un autre régime honni : l’apartheid.

Deux états de fait nourrissent le parallèle entre l’occupation israélienne et l’apartheid sud-africain : la troublante similitude dans les méthodes de gouvernement de l’Autre employées et les liens étroits développés dans le passé entre Tel-Aviv et Pretoria.

Une logique de « développement séparé »

L’apartheid sud-africain, dont les débuts coïncident avec la naissance d’Israël, visait essentiellement à appliquer un « développement séparé » des communautés blanches et noires par le truchement d’un système législatif élaboré définissant différentes catégories de citoyens ainsi que les droits et obligations spécifiques à chacune d’entre-elles. Ainsi, les mariages entre Blancs et Noirs étaient interdits, les Noirs devaient s’établir dans certaines zones bien précises et étaient restreints dans leurs déplacements, etc. Cet ensemble législatif était en quelque sorte la continuation des guerres coloniales : l’appropriation violente des terres s’étant simplement mutée en appropriation légale.

Or, c’est bien d’une semblable dynamique que procède l’occupation actuelle de la Palestine par l’État hébreux : après une série de guerres qui ont mené à l’expansion du territoire sous contrôle israélien, celui-ci est désormais géré selon un complexe et subtil système de lois discriminatoire envers la minorité israélienne arabe et les Palestiniens. Ainsi, comme dans l’ancienne Afrique du Sud, les cartes d’identité des citoyens israéliens distinguent la citoyenneté de la « nationalité » : nommément ou par un code numérique, les juifs sont ainsi distingués des Arabes. Ces catégories détermineront les lieux de résidence permis, l’accès à certains programmes gouvernementaux et la manière dont le citoyen risque d’être traité par la fonction publique et la police. Depuis 2003, la National and Entry into Israel Law a rendu impossible à unE IsraélienNE (arabe) mariant unE PalestinienNE de faire venir son ou sa partenaire en Israël. Cette restriction ne s’applique qu’aux Palestiniens. En Cisjordanie, plusieurs routes sont interdites aux Palestiniens. La dénomination des ces routes comme « stériles » par l’armée israélienne rend difficile de ne pas penser que les Arabes sont perçus comme des germes, virus ou autres bactéries… Un des résultats de l’application de ces mesures discriminatoires (et de bien d’autres) est le contraste dans les niveaux de développement qui règne entre les sections est (arabe) et ouest (juive) de Jérusalem, l’« indivisible capitale » israélienne. Comme la plupart des Blancs sud-africains qui n’ont jamais vu la pauvreté des townships noirs de Johannesburg, la majorité des juifs de Jérusalem ne mettent jamais le pied dans sa section est, si ce n’est pour se rendre au Mur des Lamentations : s’ils le faisaient, ils y découvriraient des routes qui tombent en ruine, des ordures qui attendent d’être ramassées et des quartiers palestiniens entiers sans connexion au réseau sanitaire…

Tel-Aviv-Pretoria : une relation privilégiée

Un lien beaucoup moins connu entre Israël et l’apartheid réside dans la relation privilégiée entretenue entre Tel-Aviv et Pretoria à partir des années 1970. Les deux États considéraient abriter des « peuples élus », remparts contre deux grands maux menaçant la civilisation occidentale : les islamistes arabes d’une part et les communistes noirs de l’autre. Tout naturellement, leurs complexes militaro-industriels se sont donc associés pour faire de l’axe Israël-Afrique du Sud un meneur dans le développement d’armes de toutes sortes. Israël fournissait l’expertise, l’Afrique du Sud l’argent. L’apogée de cette relation spéciale fut le transfert de technologie d’Israël à l’Afrique du Sud qui permit à cette dernière de développer la bombe atomique – cadeau ultime s’il en est. Sachant cela, il n’est guère étonnant qu’Israël fut le seul État occidental à laisser le bantoustan de Bophuthatswana (territoire noir auquel Pretoria avait accordé une indépendance factice) ouvrir une ambassade sur son territoire…

Aussi bien la discrimination envers les Israéliens arabes et les Palestiniens que l’alliance avec le régime d’apartheid sud-africain sont théoriquement motivées par des impératifs sécuritaires. Mais si Tel-Aviv voulait vraiment la sécurité davantage que le territoire, ne se serait-elle pas retirée des territoires occupés depuis un temps déjà, tellement il est évident que c’est cette occupation qui provoque la colère des Palestiniens et qui permet aux islamistes de bénéficier d’un inépuisable réservoir de kamikazes? Comme l’apartheid a fini par s’écrouler sous la pression tant interne qu’externe, l’occupation israélienne de la Palestine ne peut durer pour toujours et d’une façon ou d’une autre, les Israéliens sont condamnés à se retirer. Reste à voir quand et comment cela se fera. Peut-être faudra-t-il malheureusement attendre la fin de la « guerre à la terreur », l’avènement de sanctions internationales et une recrudescence de la violence interne de la même façon que la fin de la guerre froide, les sanctions économiques et des milliers de morts furent nécessaires à la chute de l’apartheid. En attendant, comme on peut le lire dans le dernier rapport sur les droits humains du Département d’État états-unien – un document qu’on ne peut certes pas accuser de sympathie arabe –, « la gestion du gouvernement des affaires de la minorité arabe est essentiellement négligente et discriminatoire » avec pour résultat une « sérieuse détresse arabe » marquée par « la pauvreté, le chômage, le manque de terres, de graves problèmes dans le système d’éducation et des infrastructures substantiellement dysfonctionnelles. »

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