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Adieu Hector !



Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.fr

Invité à assister à un tournoi de basket-ball, Rabah
Saâdane a été pris d’un malaise.


Trop de buts !

J’en étais, ces derniers jours, à parler d’hyènes, de chacals et de Sarkozy lorsque la nouvelle m’est parvenue. Une nouvelle qui m’a plombé, m’a plongé dans une profonde stupeur et affliction sans fond. Hector, le plus vieux condor du monde, pensionnaire du Jardin d’Essai d’Alger, est mort. Plus qu’abattu par cette information, je suis anéanti. Ce rapace charognard, répondant au doux nom scientifique de «Vultur Gryphius» appartenant à la famille plus large des Cathartidae, a vécu cent ans ! Un siècle, vous imaginez ? Cent années passées à manger de la jiffa dans Alger, juché paisiblement sur sa branche. En même temps, au-delà de la tristesse et du deuil, il faut bien se rendre à cette évidence de chez évidence. Si Hector a été ramené de la Cordillère des Andes, son milieu d’origine, c’est ici, en Algérie que sa longévité extraordinaire a pris toute sa mesure. C’est chez nous qu’il a pu vivre aussi longtemps. Ça doit tenir au climat algérien. Apparemment, tout comme pour les hyènes ou les chacals, les espèces volatiles de la famille des vautours s’acclimatent très bien chez nous, y trouvent un espace et un cadre de vie idéal. Comparativement au lion ou à la panthère du même Jardin d’Essai qui n’ont pas tenu la distance. C’est d’ailleurs un phénomène étrange. Les lions et autres félins ne tiennent plus très longtemps en Algérie. Les lions n’ont même plus le temps de vieillir pour espérer rencontrer Tartarin sur leur route. Ils clamsent très tôt. Par contre, hyènes, chacals et vautours sont exemplaires de longévité. Là, par exemple, il suffit juste de remplacer Hector par un autre congénère, et je suis sûr que l’on sera reparti pour cent autres années de présence vautour au Jardin du Hamma. Avant, bien sûr, il faudra faire les choses comme il se doit. Et réserver à Hector des funérailles dignes de son rang. Un vautour ayant vécu cent ans sur notre sol, ça doit pouvoir bénéficier d’un enterrement de première classe. Nous sommes déjà sûrs que le jour de sa mise en terre, il y aura beaucoup d’autres «Vultur Gryphius» autour de sa tombe. Non pas que je sois particulièrement devin en la matière. C’est juste que je me documente. Et c’est en me documentant que j’ai appris que les vautours charognards sont très solidaires. Ils tiennent à marquer le départ de l’un des leurs. Et ils tiennent surtout à savoir avant tout le monde qui sera le prochain vautour, sur la portion de branche laissée vide par le défunt Hector. Adieu Hector ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.

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