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L’Algérie en chute libre

profilepic282209_2.gif------<> boutef nain et moche

Avec l’affaire Khalifa, on aurait pu croire que l’Algérie avait touché le fond en matière de mauvaise gouvernance et de corruption. Et bien non, il y a pire. On apprend que la mamelle nourricière du pays, Sonatrach, que l’on croyait à tort très surveillée, fait l’objet de la pire des prédations.
Ce n’est même pas les récentes malversations du staff de l’entreprise sanctionnées par un emprisonnement et des mises sous contrôle judiciaire. C’est bien pire que ça. Dans une « Lettre ouverte à Messieurs les enquêteurs du DRS », publiée par la presse, un ex-vice-président de la compagnie, Hocine Malti,y révèle, parmi un flot incroyable de scandales, que « l’essentiel des ventes de pétrole se fait à destination de quatre ou cinq clients… derrière chacun de ces clients se trouve un membre du sérail, que ces « barons » ont leurs hommes de paille à Alger, mais aussi des « correspondants » auprès des bureaux de Londres ou de Houston. Quand on sait que les ventes de pétrole génèrent 60 à 70 milliards de dollars US par an, on ne peut qu’être frappé par le montant que représentent les commissions perçues par certains. »
Malgré cette révélation fracassante, personne n’a bougé en Algérie. L’anesthésie générale imposée par les clans du pouvoir depuis des décennies a totalement stérilisé le citoyen, l’intellectuel, le syndicaliste, le politique, le militaire.
Le trio infernal qui gouverne ce pays continue de le plonger encore plus loin dans un abîme d’où il sera extrêmement difficile de remonter.
Abdelaziz Bouteflika, président depuis 11 ans qui veut mourir sur son fauteuil, est tellement malade et inerte qu’il n’a même pas songé à transmettre un message de condoléances à ses compatriotes suite à l’effondrement d’une mosquée à Meknès.
Ahmed Ouyahia, trois fois premier ministre depuis 1996, poursuit son délire de destruction et de dérèglement de l’économie nationale.
Le général Mohamed Mediene dit Toufik, chef du DRS depuis 20 ans, qui a brisé des générations d’officiers et de cadres, veut aussi mourir à son poste.
Le résultat de leurs maléfices saute aux yeux mais personne en fonction dans l’Etat n’a assez de courage et de lucidité pour dire ça suffit ou y mettre un terme.
Sous une impulsion suicidaire et maladive, ce trio enferre de plus en plus le pays dans un isolement ahurissant. D’abord avec ses voisins immédiats, aggravé par la « condamnation ferme du coup d’Etat au Niger » après celui de Mauritanie qui a coupé court à toutes relations. Suivi immédiatement du rappel de l’ambassadeur au Mali avec lequel le pouvoir pousse à la rupture des relations et la fermeture des frontières. Une frontière toujours fermée avec le Maroc depuis 1994. Des relations minimum et froides avec la Tunisie et la Lybie. Une brouille avec l’Egypte à cause d’un match de football.
Un incompréhensible gel des relations avec les voisins méditerranéens France, Espagne, Italie et les grandes puissances USA, Russie, Chine, Inde. Au point qu’Obama a déjà envoyé six ou sept diplomates au chevet du pouvoir algérien. Les français viennent de faire de même avec la venue de trois collaborateurs directs de Sarkozy.
L’affaire Sonatrach commence sérieusement à inquiéter nos partenaires qui dans ce type de scénario envisage le pire en matière de dysfonctionnement, grèves ou sabotage des installations pétrolières. On a déjà vu dans ce marché très sensible des hydrocarbures comment le prix du baril s’affole à cause de l’arrêt d’un pipeline au Nigeria, d’une tornade aux Etats-Unis, la panne d’une raffinerie ou le moindre changement à la tête d’une compagnie pétrolière.
Le pays n’a plus d’institutions garde-fous, protectrices, ni même de sonneurs de tocsin. Les « opposants politiques » donnent une image dégradante de perdition. Les islamistes ont complètement perdu pied entre « l’entriste maison » Soltani et celui qui veut le remplacer, Menasra. Djaballah a perdu sa voix en perdant son parti. Sadi a réduit le siège du RCD à deux secrétaires, trois gardiens et un chauffeur. Aït Ahmed a réduit à distance le FFS à une section de scoutisme qui attend la transmission de son fax. Le FLN s’est rétrécit pour ne ressembler qu’au visage de Belkhadem. Le syndicaliste Sidi Saïd est réduit à un rôle de larbin d’Ouyahia.
Ces « caïds » ont détruit ou fait fuir des générations de militants et vidé la scène politique et syndicale.
La guerre de succession de Bouteflika était prévisible. Elle a déjà fait disparaître son frère Saïd et ses ambitions monarchistes. Mais de là à décapiter le management de Sonatrach pour obliger le clan d’Oujda à partir, c’est un jeu de coulisses qui met en danger non seulement le pays, mais toute la région.
Le candidat du DRS, Ouyahia, n’a plus de concurrent sur la route d’El Mouradia. Mais de la manière dont il détruit le potentiel économique du pays, il ne subsistera plus rien de l’Algérie en moins d’un mandat.

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