Au moins 10 harraga algériens ont disparu, depuis des jours, au large de Tabarca, une île située au sud-est d’Alicante (Espagne).
L’embarcation de fortune à bord de laquelle ils avaient embarqué avec quatre autres personnes, depuis les côtes de l’Ouest algérien, a échoué mercredi dernier. Sans donner de détails sur le nombre total et les circonstances exactes du drame, le communiqué de Migreurop (ONG qui s’occupe de la défense des droits des migrants de par le monde) transmis à notre rédaction dans l’après-midi d’hier, indique qu’au bout de trois jours d’infructueuses recherches, les services de secours maritime de la gendarmerie espagnole ont décidé d’abandonner, vendredi soir, ces opérations de recherches.
Deux des dix harraga avaient été secourus mercredi par un chalutier au moment où ils tentaient d’atteindre Tabarca à la nage, alors que deux cadavres avaient pu être localisés par un hélicoptère et aussitôt repêchés au milieu de plusieurs objets en plastique flottants, fait ressortir le même document. L´abandon des recherches actives par la gendarmerie espagnole laisse supposer qu’il y a peu de chances de retrouver des survivants, puisque les deux hélicoptères et la vedette qui avaient balayé sans succès, vendredi, la zone du naufrage n’ont pas quitté leurs bases samedi matin, précise Migreurop. Pour mobiliser à nouveau leurs moyens aériens et maritimes de recherches, les gardes-côtes espagnols attendent désormais une éventuelle alerte provenant de l’un des nombreux chalutiers et navires marchands navigant dans cette zone de naufrage qui s’est considérablement élargie depuis jeudi en raison des forts courants marins de ces derniers jours.
Quelques mois auparavant, c’est-à-dire en mars dernier, 13 autres candidats algériens à l’immigration clandestine avaient disparu en mer ibérique. Et ce sont ces mêmes unités de secouristes qui étaient intervenues pour tenter de les sauver, leurs cadavres n’ayant jamais été retrouvés, ajoute Migreurop. Ces jeunes ont choisi les plages d’Oran, Aïn Témouchent et Tlemcen pour tenter la traversée vers les côtes espagnoles, c’est-à-dire la région d’Almeria. Depuis 2006, précise pour sa part Mounira Haddad, présidente de l’association AFAD, celle-ci est devenue la destination privilégiée des candidats à l´immigration clandestine à partir de la côte ouest algérienne. Cet été, ajoute-t-elle, les autorités espagnoles s´attendent à des flux migratoires encore plus importants à partir de toute la région nord du Maghreb, l’Algérie en particulier. Pour ces autorités, 2009 est une année record en termes d’arrivées de « harraga algériens ». En effet, 65% des personnes interceptées sur les côtes espagnoles avaient pris le départ depuis l’Algérie à destination des côtes du Levante pour la plupart d’entre eux.
Notons à ce propos que l’Andalousie et le Levante se sont convertis en principale porte d’entrée des immigrants illégaux en Espagne. Et c’est ainsi que cette dernière continue d’occuper la troisième position, avec 9% du total des entrées d’immigrants illégaux à l’échelle européenne, a relevé l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l’Union européenne (Frontex) dans un récent classement des pays de destination de l’immigration clandestine. La première place revient à la Grèce avec 70%, suivie de l’Italie avec 13%. A eux seuls, fait savoir l’agence, ces trois pays concentrent plus de 90% des entrées illégales aux frontières de l’Union européenne.