L’affaire Sonatrach n’a donc pas livré tous ses secrets ! L’implication de l’ancien ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, d’autres responsables de Sonatrach et certains hauts responsables de l’Etat dans cette affaire sera-t-elle confirmée un jour ? Peut-être.
A mesure que l’on avance dans le temps, les langues commencent à se délier et les infos sont distillées au compte-gouttes. Dans son édition d’hier, notre confrère Le Soir d’Algérie révèle une nouvelle affaire qui risque de secouer à nouveau tout le régime. Il s’agit de la vente des actions détenues par Sonatrach auprès des firmes américaines, Anadarko et Duke Energy. Magouille et magot. L’affaire remonte à 2003. Sonatrach avait vendu les actions en question, détenues depuis la fin des années 1970 auprès des deux entreprises américaines, et le fruit de cette transaction a été placé dans un fonds d’investissement créé, quelques mois auparavant, par le neveu de Mohamed Bedjaoui. Qui a pris cette décision ? Ce ne devrait être que l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, qui détient le contrôle sur la compagnie nationale des hydrocarbures. « En 1997, la compagnie nationale confie à sa filiale hollandaise SPIC BV la création de Sonatrach Petroleum Corporation (Sopec).
Domiciliée aux Etats-Unis, la Sopec est chargée de gérer les 16 millions de parts détenues dans le groupe Duke Energy, soit 2% de son capital. Au 31 décembre 2001, le volume total du portefeuille actions de Duke Energy, détenu par la Sopec, s’est élevé à 639 millions de dollars. Il a dégagé une valeur ajoutée de plus de 303 millions de dollars avant la réduction des taxes, soit un résultat net de après-taxes de 202 millions de dollars », précise la même source en reprenant un rapport de Sonatrach, daté de 2002. Les avoirs détenus sur Anadarko sont également importants. Ils étaient de l’ordre de 240 millions de dollars en 2003. « L’Etat algérien détenait à l’époque 5% du capital du géant américain, Anadarko », écrit encore le même quotidien. Tout a commencé en 1999. La venue de Chakib Khelil à la tête du ministère de l’Energie a impliqué un changement de vision. Il s’installe en tant que secrétaire général du Conseil national de l’énergie. Il est aussi nommé président-directeur général de Sonatrach. En plus de la vente des actions détenues sur Anadarko et Duke Energy, l’argent engrangé a été placé dans un fonds d’investissement.