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Le CFDA et disparus dustigent Farouk Ksentini : « La position ambiguë du président de la CNCPPDH »



Le CFDA et disparus dustigent Farouk Ksentini : « La position ambiguë du président de la CNCPPDH »

Le collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA) et SOS disparus ont fustigé, hier, le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini.



Les deux organisations reprochent à M. Ksentini sa position ambiguë par rapport au dossier des disparus et ses déclarations provocatrices tenues publiquement sur le même sujet. Usant de leur droit de réponse, le CFDA et SOS Disparus regrettent que les autorités algériennes répriment violemment les rassemblements hebdomadaires des mères de disparus et affichent une volonté claire d’enterrer le dossier des disparus dans le mensonge et l’injustice. M. Ksentini, de l’avis du collectif, ne sait plus comment justifier la répression à l’encontre des familles de disparus. « Nous nous étonnons que le président d’une instance chargée en principe de promouvoir et de protéger les droits de l’homme n’ait pas conscience que son rôle est d’agir en faveur des droits de l’homme et non de se faire le porte-voix de l’Exécutif en justifiant la répression policière et l’injustice », s’est insurgé SOS Disparus.

Selon les représentants des familles de disparus, les innombrables déclarations du président de la CNCPPDH montrent que sa mission est de défendre l’indéfendable charte dite pour la paix et la réconciliation nationale qui consacre l’impunité et impose l’oubli. Il est scandaleux de constater, explique le collectif, que Farouk Ksentini confirme haut et fort que la charte interdit de parler de la question, encore irrésolue, des disparitions forcées, pourtant cela n’empêche pas M. Ksentini de voir dans cette charte la plus belle victoire du peuple algérien depuis l’indépendance. « Pour le président de la CNCPPDH, cette belle histoire consiste à accueillir les terroristes à bras ouverts et à matraquer les mères de disparus. Des mères qui exigent toute la vérité sur la disparition de leurs enfants afin qu’ils fassent leur deuil », note le collectif qui ne manque pas de rappeler à M. Ksentini ses propos contradictoires pour justifier la répression que subissent les mères des disparus qui occupent la rue pour se faire entendre. « Ksentini a tantôt expliqué la répression par la présence d’étrangers, tantôt par les insultes des mères à l’égard du premier magistrat du pays et parfois il explique cette interdiction par l’application de la loi. Ce sont des aberrations », affirment les représentants de familles de disparus. Plus explicites, ces derniers notent que les mères n’ont pas l’habitude d’insulter le Président mais de l’interpeller en scandant « Ya raïs Bouteflika waalah khayef mel haqiqa ? » (M. Bouteflika, pourquoi craignez-vous la vérité).

S’agissant de l’application de la loi pour l’organisation des manifestations sur la voie publique, Farouk Ksentini oublie de préciser, d’après le collectif, que cette décision est prise dans le cadre de l’état d’urgence qui est « une porte ouverte aux violations des droits de l’homme ». « L’état d’urgence est maintenu en violation flagrante de la Constitution depuis 18 ans sans que cette situation émeuve M. Ksentini outre mesure », lance SOS Disparus qui dénonce les tergiversations du CNCPPDH qui va aujourd’hui jusqu’à déclarer que l’Etat n’a pas besoin de se ridiculiser en se lançant dans des procès qu’il sait impossibles. Notons en outre que CFDA et SOS Disparus, en partenariat avec les associations de victimes du terrorisme, Djazaïrouna et Somoud, avancent pourtant la solution d’une commission vérité et justice pour toutes les victimes. Cette commission doit avoir pour mandant de faire la lumière sur le sort de tous les disparus, mais lorsque la volonté fait défaut…



Par Nabila Amir

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