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LE CADRE DE VIE SE DE'GRADE AU QUOTIDIEN Les Algériens sont-ils contre le civisme ?

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De nouveaux comportements, pour le moins incompréhensibles, sont apparus dans les cités et la rue. On dirait que tout le monde partage ce sentiment d’indifférence devant la saleté.

“Des gestes à faire” contre “des gestes à ne pas faire”, l’Algérien agresse, au quotidien, son environnement immédiat et fait fi des règles élémentaires d’hygiène. Certains réflexes sont tellement intolérables que la question se pose d’elle-même : les Algériens sont-ils contre le civisme ? Au plan individuel, la propreté est érigée en règle absolue voire sacrée. Dès lors que l’hygiène collective est remise sur le tapis, des milliers d’anecdotes  montrent qu’on est loin du compte, au point où les grandes villes d’Algérie, à commencer par la capitale, respirent les maladies, les odeurs nauséabondes.
En effet, rares sont les habitants d’une cité ou d’un quartier qui respectent les horaires de collecte des ordures. Fixé par la loi entre 18 heures et 6 heures du matin, le dépôt des ordures ménagères se fait à tout moment de la journée. Parfois via les balcons d’immeubles !  Inconscients des retombées sur la santé de leur progéniture, les parents responsabilisent souvent les enfants pour se charger de cette tâche délicate. Les sacs d’ordures sont parfois abandonnés sur les paliers, les ascenseurs et les escaliers des immeubles. Au diable les règles de la copropriété ! Des réflexes qu’on croyait révolus, mais qui sont toujours là comme pour démontrer que tout a changé, sauf les mentalités et l’environnement. La suppression, durant les années de terrorisme, des poubelles sur les places publiques par l’État, a inéluctablement poussé certains réflexes à s’ancrer chez l’Algérien. Crachats sur le trottoir, jet de bouteilles vides sur la voie publique, abandon d’emballages sur les axes visibles et les façades des zones urbaines, jet volontaire d’immondices pourtant réglementés.
L’absence des toilettes publiques dans les villes a également donné lieu à des gestes, fort malheureusement, condamnables à l’image des murs d’institutions et d’immeubles totalement “peints” par les traces d’urines. Cet état de fait est aussi observé et constaté sur les axes routiers et autoroutiers, notamment à cause des encombrements et de l’insécurité. Les chauffeurs de camion, de taxi et même les particuliers ne se gênent pas, une fois soulagés et les besoins biologiques accomplis, jettent, via la fenêtre de leurs véhicules, des bouteilles pleines d’urine. Ailleurs, les automobilistes sèment partout les vides de bouteilles et les sacs largués sur la voie publique. L’incivisme n’a même pas épargné les sites touristiques et archéologiques, y compris les sites hautement protégés. Les commerçants, les bouchers, les propriétaires de station de lavage et de vidange ne se gênent également pas pour jeter cartons, cadavres d’animaux et huiles usagées sur les accotements et la périphérie des villages. Plus grave encore, au moment où l’État parle de la généralisation des incinérateurs pour détruire les déchets hospitaliers, la réalité montre le contraire.
Dans les grands hôpitaux, les déchets ménagers sont, au quotidien, mélangés aux détritus médicamenteux. C’est dire à quel point l’incivisme est généralisé pour n’épargner aucun espace. Une situation qui place l’école, la famille et la société devant leurs responsabilités.  Car, il y va du cadre de vie de tous.

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