Par Hakim Laâlam
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Sympathique réception au ministère des Transports. Amar Tou a
tenu à fêter le départ à la retraite des agents chargés de la sécurité
du…
…… futur métro d’Alger !
Le scandale Sonatrach n’a pas du tout été évoqué lors de l’audition du ministre de l’Energie par Abdekka. Contrairement à ce que pourraient penser beaucoup de gens, cette omission n’a rien à voir avec une volonté du régime de jeter une chape de plomb sur ce dossier. D’abord, pour une raison évidente. L’Algérie, grande consommatrice de chapes de plomb, est en rupture de stock en ce moment. Et celles commandées auprès des fournisseurs n’ont pas pu être livrées à temps. Par ailleurs, et selon des sources dignes de foi musulmane, il semblerait que le chef de l’Etat, un homme très pieux, se serait conformé aux recommandations des oulémas, qui, dans leur plateforme off-shore, conseillent de ne point prononcer le mot «scandale» durant le mois sacré de carême. Cela est d’autant plus crédible qu’en cette période précisément de baisse de l’activité et du rendement humain, évoquer les pertes colossales dans le secteur de… l’énergie aurait été du plus mauvais effet sur le moral des ménages et de la consommation de viande indienne et de pistache iranienne. D’autres sources au fait de ce dossier expliquent, pour leur part, le zappage du scandale Sonatrach par les vacances scolaires et universitaires. Cette affaire mettant en scène d’abord les enfants, et ceux-ci étant en ce moment en congé, il aurait été inopportun d’aborder un tel sujet en l’absence de ces chéris. C’est le b-a-ba de la pédo-psychologie. Et le grand psychologue américain Chakib K., auteur de plusieurs thèses sur le sujet, dont la plus célèbre a eu le mérite de vulgariser pour l’éternité le désormais incontournable théorème du «Puits sans fin», préconise même de tout partager avec l’enfant afin de garantir son épanouissement. Si toutes ces thèses sont fort alléchantes, aussi alléchantes qu’un contrat de gré à gré, elles n’expliquent pas tout, cependant. Il existe une thèse moins connue, moins répandue sur l’escamotage du dossier Sonatrach des auditions présidentielles. Une thèse moins savante que les autres, plus terre à terre. Les minutes du scandale Sonatrach sont consignées dans un dossier archivé au niveau de la justice. Au greffe de l’instruction, un service dirigé par une dame. Et comme nous sommes en plein mois de Ramadan, les horaires de travail du mois sacré s’appliquent aussi à cette fonctionnaire qui a, comme les autres femmes, un f’tour à préparer et une table à dresser. Devant réglementairement quitter son bureau avant 14 heures, l’honorable fonctionnaire n’a pu transmettre à temps les documents dont elle a la garde. Que faut-il en penser ? Que la justice algérienne est réellement indépendante du pouvoir. Car, scandale ou pas, dossier explosif ou pas, auditions présidentielles ou pas, les horaires de Ramadan sont les horaires de Ramadan, et la madame n’est déjà plus dans son bureau. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.