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Qui jeûne ? Qui ne jeûne pas ?


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Comment les Algériens vivent-ils le ramadhan ?

Trois sondages ont été réalisés par l’institut ABASSACom (2003, 2004, 2007) en périphérie et en prolongement des sondages génériques de base commandés au niveau national. Les résultats de ces travaux n’ont jamais été publiés faute d’opportunités et aussi, par prudence et par crainte des susceptibilités des fanatiques pour lesquels le mois est sacré ; donc intouchable. Réalisé en autofinancement, ce sondage n’a pas été publié compte tenu des tabous et des inhibitions qu’inspirent généralement les gardiens du temple et aussi sur les conduites d’autocensure qui en découlent. En plus simple, nous n’avions pas publié les résultats de ce sondage dont nous sommes les seuls propriétaires, par craintes des représailles sur les équipes et sur l’entreprise. Nous avions pour la première fois (hormis un travail d’amateurs réalisé par des étudiants à Alger en 1970) identifié, qualifié, quantifié et mesuré les principales conduites sociales individuelles et collectives durant le mois sacré du Ramadhan. Les résultats de ces travaux et leurs archives numériques (plus de 900 pages de résultats exprimés en tableaux, graphes et croisements dynamiques pour chaque situation et pour chaque wilaya enquêtée) se trouvent aujourd’hui séquestrés par la police algérienne suite au démantèlement de l’entreprise Abassacom en représailles de la sortie du livre « POUTAKHINE »

Je suis tombé tout à fait par hasard sur une synthèse non archivée, un brouillon, du dernier sondage sur le sujet (automne 2007) réalisé durant la dernière décade du mois de Ramadhan 2007 (septembre/octobre) dans 24 wilayate du pays auprès d’un échantillon représentatif et consolidé de 3004 individus 16 ans et +.

Mohamed Abassa

Responsables exécutifs de l’étude
Nadhim et Mohamed ABASSA

1. Qui jeûne ? Qui ne jeûne pas ?

Les Kabyles ne font pas Ramadhan ? (préjugé répandu dans certains milieux sous informés)

A la question « Habituellement, faites-vous le Ramadhan tous les jours de ce mois ?

- Oui, tous les jours.

- Oui mais Pas Tous les Jours,

- Ne Se Prononce Pas (NSPP)

Résultats consolidés:

- Oui tous les jours: 48%

- Oui, mais pas tous les jours : 36% (malades, femmes indisposées, pénibilité professionnelle, autres raisons)

- Non, je ne fais pas volontairement le Ramadhan: 07%

- NSPP : 09% (cette population serait plutôt à classer dans la catégorie des non jeûneurs volontaires)

Observations liminaires:

A l’échelle géographique du pays, on observe à quelques détails près (0,3 à1% d’écarts) les mêmes proportions de réponses et les mêmes conduites dans l’observation ou la non observation du jeûne quelle que soit la wilaya considérée : Les wilayate de Tizi-Ouzou, Oran, Mostaganem, Annaba et Sétif réalisent à peu près les mêmes scores à quelques poussières de % près. Les wilayate de Bejaïa, Ghardaïa, Chlef, Constantine, Batna se positionnent dans le peloton de tête (+ 0,8% par rapport à la moyenne nationale)

Où se situent les écarts d’observation et d’inobservation du jeûne ?

S’il n’existe absolument aucun écart dans la distribution -jeûneurs non jeuneurs- entre les wilayate du pays, il existe certains écarts (de à 2 à 6%) dans les situations suivantes :

Ceux qui font le plus le Ramadhan (population concernée ; ceux qui font tous les jours le Ramadhan)

Moyennes calculées par rapport aux moyennes nationales de la catégorie.

- Ville/campagne : + 4% pour les campagnes

- Homme/femme : + 3% pour les femmes (hors cas de maladies et d’indispositions)

- Jeunes et moins jeunes (-30 ans / + 30 ans) + 5% pour les plus de 30 ans.

- Lettrés/illettrés : + 6% pour les illettrés.

- Salariés/chômeurs : + 2% pour les salariés et autres à revenus réguliers.

- Hauts revenus/bas revenus : +4% pour les bas revenus

- Arabophones/Berbérophones/Francophones: + 3,5 % pour les arabophones, + 2% pour les berbérophones, -3% pour les francophones.

- Fumeurs/non fumeurs : +5% pour les non fumeurs.

Ceux qui ne font pas volontairement le Ramadhan (hors cas de force majeure)

Variable : langue

(Langues couramment pratiquées au sein du foyer)

Pourcentage par rapport à la catégorie d’appartenance (7% de l’échantillon interrogé)

- Arabophones/Berbérophones/Francophones :

- Arabophones monolingues : - 30% par rapport à la moyenne nationale.

- Bilingues arabophones/berbérophones : - 22%

- Bilingues arabophones/francophones : + 28%

- Monolingues berbérophones : 0% par rapport à la moyenne nationale

- Monolingues francophones : + 16%

- Bilingues francophones/berbérophones : + 4%.

Variable : Ville/campagne

- Milieux urbains: + 60%

- Milieux suburbains : + 20%

- Campagne : - 80%

- Pour les autres variables considérées, les écarts sont minimes quelle que soit la catégorie sociale concernée à l’exception de la catégorie remarquée des niveaux d’instruction où les élites A++ (hauts niveaux d’instruction, cadres supérieurs, hauts revenus) Cette CSP marque une tendance très élevée par rapport à la moyenne nationale (+ 55%) La sous catégorie « Etudiants » de cette CSP présente à peu près la même tendance.

Sondage Institut Abassa

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