Dans notre pays, les abords des sièges d'Etat Civil sont devenus de véritables "Delalates". Désormais, pour avoir son acte de naissance 12 S, il faut négocier avec des "intermédiaires". Et les prix connaissent une sérieuse flambée !
Qui l'aurait cru ! les tentacules de l'informel ont même asphyxié l'administration communale. C'est ce que les services de sécurités viennent de découvrir dans plusieurs villes du pays notamment à l'ouest où ce trafic des imprimés d'actes de naissance prend une ampleur dramatique.
Preuve en est, à Oran, Mostaganem, Sidi Bel Abbés, et dans de nombreuses autres localités, les imprimés des actes de naissances S 12, très demandés par les citoyens pour le renouvellement des passeports, sont écoulés dans le marché noir au vu et au su de tout le monde.
Jusque là rien d'extraordinaire diront certains, mais au regard des prix que les revendeurs affichent, il y a de quoi se faire des frayeurs. De 20 ou 30 DA la pièce, l'acte de naissance 12 S est passé récemment à 3000 DA !
Les jeunes revendeurs de ces documents administratifs expliquent même cette flambée absurde par la tension qui règne sur le service de l’état civil de plusieurs mairies où il faut se bousculer pendant des heures pour espérer décrocher le précieux sésame.
Du coup, le détournement des imprimés vierges d'extraits de l'acte de naissance 12 S a connu un pic vertigineux. Selon plusieurs enquêtes initiées par la Gendarmerie Nationale, certaines APC ont été carrément dépouillées de leurs imprimés par leurs propres employés. Le pauvre citoyen se retrouve des lors obligé d'aller acheter, à prix d'or, ces documents administratifs dans des "delalates" !
Notre confrère "Le Financier" nous apprend à ce sujet que le "le tribunal d’Oran a condamné jeudi le jeune «intermédiaire», arrêté par les éléments de la 16ème Sûreté urbaine en flagrant délit de corruption, aux abords du siège de l’état civil à un ans de prison, dont deux mois ferme".
Cet individu est un simple maillon d'un réseau mafieux dont les membres " squattent chaque jour les abords du service d’état civil de la grande mairie d'Oran pour proposer leurs services.
"Pour obtenir l'acte de naissance 12 S, nombreux citoyens ont dû débourser pas moins de 2.000 dinars. Les victimes sont contraintes de payer pour éviter de perdre plusieurs jours à faire la queue devant l’entrée de la mairie", souligne encore notre confère.
Face à cette pratique aussi scandaleuse et ignoble, l'on est tenté de dire que plus aucune activité dans notre pays ne résiste à l'immoralité et à l'illégalité !