Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Service public et logique commerciale


Si d’autres types de commerce restent fonctionnels durant l’Aïd, à l’image des pompes à essence ou des pharmacies à un degré moindre, il y a lieu de s’interroger sur les raisons de ce “faux bond” répétitif des boulangeries.

Le scénario se répète chaque année : à l’approche de l’Aïd, l’Union des commerçants et artisans informe les Algériens, par le biais d’un communiqué au ton rassurant, qu’ils pourront s’approvisionner, normalement et sans contrainte, en pain et autres denrées durant les deux jours que durera la fête. Inutile donc de se ruer vers les boulangeries et autres points de vente de cet aliment à très large consommation. Le jour J, les bons pères de famille découvrent qu’ils ont (encore) été floués. Les ménagères n’ont alors d’autre solution que de recourir au bon vieux procédé : le pain maison. Du moins pour celles, de moins en moins nombreuses, qui savent encore le faire. Encore faut-il avoir fait ses provisions de semoule et autres ingrédients indispensables.
Mais pis encore, les boulangeries ne baissent pas rideau pendant les jours de fête seulement. Elles restent désespérément fermées pendant toute la semaine qui suit l’Aïd. Ce qui ne va pas sans accentuer la tension qui, déjà “en temps normal”, caractérise ce commerce.
Si d’autres types de commerce restent fonctionnels durant l’Aïd, à l’image des pompes à essence ou des pharmacies à un degré moindre, il y a lieu de s’interroger sur les raisons de ce “faux bond” répétitif des boulangeries. De prime abord, il y a cette absence de l’état, souvent décriée par ailleurs, qui permet à des commerçants, tous genres confondus, de décider de leurs horaires de travail, de leurs jours d’ouverture et de fermeture au motif qu’ils exercent une profession libérale et que leur boutique est un bien privé. Le service public ? Connaît pas. Il y a ensuite, s’agissant des boulangeries, l’argument strictement mercantile, la logique commerciale à l’état pur : une fermeture de quelques jours, voire même de plusieurs jours, ne grève pas substantiellement leur marge bénéficiaire. Il faut savoir en effet que la maigreur de leurs revenus a poussé 2 500 d’entre eux à mettre la clé sous le paillasson ces dix dernières années. Ce sont, ainsi, deux boulangeries qui cessent toute activité tous les trois jours. De là à sacrifier l’irremplaçable ambiance familiale des jours de fête pour quelques dinars de plus, voilà qui ne tente pas nos boulangers. Et l’on peut les comprendre.

Les commentaires sont fermés.