Révélée en mai dernier, après six mois d’investigations menées par la gendarmerie de Tizi-Ouzou, l’affaire mettant en cause une douzaine d’individus, impliqués dans un trafic de documents et de corruption pour l’obtention de crédits à la consommation destinés à l’achat de véhicules, n’a finalement pas traîné sur les bureaux des magistrats du tribunal de Tizi-Ouzou.
Après l’enquête et l’instruction de rigueur, il a été établi que les personnes incriminées s’étaient constituées en réseau puisque parmi les indus bénéficiaires de ces crédits auprès de la banque victime, l’agence Al Baraka de Tizi-Ouzou, six sont originaires des wilayas de Chlef, une d’Oran, trois d’Alger et deux de Tizi- Ouzou. Ces personnes se faisaient passer pour des fonctionnaires de l’éducation tel que mentionné dans leurs dossiers traficotés avec de fausses attestations de travail, des fiches de résidence et des relevés de bulletins de paie. Le pot aux roses a été découvert à l’agence bancaire suite à une plainte déposée par son directeur, à la fin de l’année dernière. Les enquêteurs de la Gendarmerie nationale établiront que les douze «clients» d’Al Baraka de Tizi-Ouzou ont bénéficié de la complicité d’un employé qui ne se gênait pas pour encaisser entre dix et vingt millions de centimes pour chaque dossier de crédit «agréé». Des méfaits clairement établis pour le représentant du ministère public, même si les prévenus les nieront globalement, toutefois sans parvenir à convaincre. Mis en délibéré, le jugement devrait intervenir dans une dizaine de jours. L’on saura ainsi si le procureur de la République a été assez persuasif dans son réquisitoire, lui qui a requis entre dix et douze ans d’emprisonnement contre l’ensemble des inculpés.
M. Azedine