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Europe : de solution, Sarkozy est devenu le problème

Pas si gâteux Fidel Castro. En déclarant que Nicolas Sarkozy était “fou”, le vieux leader castriste a dit tout haut ce qu’une grande partie du monde et notamment l’Europe pense tout bas. Comme beaucoup, François Bayrou, a jugé “stupéfiant et inquiétant pour la place de la France en Europe et dans le monde” l’affrontement qui a opposé Sarkozy à la Commission européenne et à l’Allemagne sur le dossier des Roms. Reste que derrière les éclats de voix se pose la question de la légitimité de la Commission européenne pour tancer les États.

Le volontarisme de Nicolas Sarkozy salué pendant la crise financière a pris les allures d’éléphant dans le magasin de porcelaine européen en termes libertés publiques. Plus grave qu’il n’y paraît l’épisode interpelle sur le socle des valeurs qui fondent la construction européenne. Si la Commission européenne est le gardien des traités européens, elle est dans son droit au niveau des remarques mêmes maladroites qui ont été formulées. A l’inverse, le bras de fer entre Sarkozy et Barroso-Redding témoigne de la volonté de certains États de faire basculer l’Europe vers une structure intergouvernementale dans laquelle les autres institutions n’auraient que peu de poids.

A cet égard la remarque Pierre Lellouche, aux critiques formulées par la commissaire européenne à la justice, Viviane Reding est éclairante : “Ce n’est pas comme cela que l’on s’adresse à un grand État”, a déclaré le secrétaire d’État français aux affaires européennes. Hier clouée au pilori pour son extrême droite, l’Autriche via son chancelier a dénoncé l’arrogance française. “La Commission est gardienne des traités et elle détermine si un traité a été violé ou non“, “Cela s’applique à la France aussi bien qu’aux petits ou moyens pays. Il ne peut pas y avoir deux poids, deux mesures“, a souligné le chef de gouvernement Autrichien.

Au-delà du populisme de Nicolas Sarkozy, la presse étrangère s’étonne d’un président français capable d’être à la fois Dr Jekyll et Mister Hyde. Illustration avec le Sueddeutsche Zeitung, qui constate qu’”Il n’y a pas encore deux ans, le président français faisait office d’un héros en Europe”, au regard du sauvetage du traité de Lisbonne ou de son intervention dans le conflit russo-géorgien. Un traité de Lisbonne que le président français bafoue sur la question Rom aprés avoir avalisé l’élargissement de l’UE à la Hongrie et la Roumanie. Mais plus que cela la presse étrangère découvre avec stupeur la berlusconisation du président français.

Plus que l’affairisme c’est la mauvaise foi et le discrédit porté à la parole publique qui ne passe pas à l’étranger. “Il devient extrêmement difficile si nous (la commission) ne pouvons plus avoir confiance dans les déclarations officielles de deux ministres lors d’une réunion officielle avec deux commissionnaires européennes et une quinzaine de représentants de chaque côté” avait notamment relevé Mme Redding.

La dérive Française, le délitement de son régime est inquiétant pour l’Europe car la France au-delà de son arrogance demeure avec l’Allemagne le moteur de la construction européenne. Quand Paris tousse et s’égare, c’est bien l’UE qui s’enrhume et qui s’interroge sur son destin.

 

 

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