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Kidal, 49ème wilaya d’Algérie

«Quand je parle du nord du Mali, c’est comme si je parlais de l’Algérie. Gao, Tessalit et Kidal sont pour moi la dernière wilaya de votre pays», a déclaré le président malien Amadou Toumani Touré au quotidien El Watan. (1)

Il a joute: «Ce sont des régions très pauvres. Il n’y a pas de routes, de centres de santé, d’écoles, de puits, de structures de base pour la vie quotidienne. En fait, il n’y a rien. Un jeune de cette région n’a aucune chance de pouvoir se marier ou réussir sa vie, sauf peut-être de voler une voiture ou de rejoindre les contrebandiers. Alors, donnons-leur une chance pour qu’ils ne prennent pas les armes. Je n’ai pas manqué de dire à mes amis algériens de ne pas oublier que cette région est une wilaya de votre pays vu les relations étroites qui lient nos deux populations. Il faut qu’il y ait une vaste coopération dans le domaine du développement, qui reste la seule parade contre toutes les menaces… Pour gérer ces menaces, il faut que l’Algérie sache qu’elle a une wilaya de plus qui est Kidal.» (2) 

Cette étonnante déclaration du président malien n’a suscité aucune réaction d’une classe politique algérienne comateuse, ni aucun commentaire d’une presse qui évoque souvent terrorisme et contrebande dans cette région du Sahel… sans jamais y mettre les pieds.  Il est temps de faire une virée dans cette 49ème Wilaya d’Algérie. 

 Entrée libre au pays Touareg 

On peut accéder au nord du Mali par trois villes frontalières. Borj Baji Mohktar, Timiaouine et Tinzaouatine distantes chacune de près de 700 kms de Tamanrasset. A part une centaine de kms goudronnée de Tamanrasset à Silet, le reste des parcours est constitué de pistes mal bornées et peu fréquentées dans un désert hostile. En dehors de ces pistes conventionnelles, il n’est pas du tout recommandé de s’aventurer sur les 1376 km de la frontière algéro-malienne héritée de la colonisation, sans aucun «accident géographique», dans le désert du Tanezrouft. (3) 

La puissance coloniale avait arbitrairement coupé le pays Touareg en fonction des points d’eau, zones de pâturage et tribus. C’est ainsi que des «frontières artificielles et administratives» ont séparé les «territoires de parcours» des Touaregs Ihaggaren et Ajjer pour l’Algérie, des Touaregs des Ifoghas et Azawed au Mali, et ceux de l’Aïr au Niger. (4) 

En vertu du fait accompli colonial, les Touaregs ont obtenu le droit de traverser librement «les frontières de leur pays». Il est difficile de faire autrement quand on sait que beaucoup d’entre eux n’ont aucun papier d’identité. Alors qu’une grande partie de ceux installés en Algérie se sont fait établir de faux papiers d’identité. C’est ainsi que lorsqu’on approche de la frontière algéro-malienne, on est surpris par la liberté de circulation. Chacun est libre de se présenter ou non aux postes de la police aux frontières ou aux douanes, aussi bien du côté algérien que malien. Lorsqu’on pénètre en territoire malien, on peut même cacheter son passeport dans n’importe quelle ville jusqu’à Gao ou Tombouctou à l’entrée comme à la sortie. On peut même choisir une date selon sa convenance moyennant un supplément. 

La ville frontalière la plus fréquentée par les personnes et les marchandises est Borj Baji Mokhtar distante de 17kms du village malien de Khalil, creuset de tous les trafics et toutes les transactions à l’abri des regards des autorités qui ferment ostensiblement les yeux. Depuis Khalil on peut accéder aux trois régions du nord Mali à dominante Touareg : Kidal, Gao et Tombouctou. Peuplées essentiellement d’éleveurs nomades Touaregs et Okba-Kounta et de commerçants Maures, ces régions sont de plus en plus envahies par les ethnies noires venant du sud du fleuve Niger, notamment les Sonraï et les Bambara. 

Tous les Touaregs rencontrés dans les villages de Tessalit, Aguelhok, Kidal affirment : «nous sommes des Algériens». Joignant le geste à la parole, certains exhibent leurs papiers d’identité et les cartes grises de leurs véhicules immatriculés en Algérie. Si on organisait maintenant un référendum d’autodétermination, la majorité voterait pour une intégration à l’Algérie. 

Lorsqu’on parcourt les 900kms qui relient Borj Baji Mokhtar à Gao en passant par Kidal, c’est comme si on faisait un voyage dans le temps. Ces régions ont 40 ans de retard sur l’Algérie. Pas de route goudronnée, pas de poteaux électriques, des constructions sommaires en terre, etc… 

L’aveu du président malien ATT est vérifié : le gouvernement malien n’a pratiquement rien fait pour ces régions… et le gouvernement algérien non plus. 

Tamanrasset entre tourisme et dépotoir commercial 

Pratiquement toutes les marchandises commercialisées au nord Mali proviennent d’Algérie. Une partie est déclarée à la douane algérienne dans le cadre des échanges par troc ou d’opération d’exportation par «passavant». Mais en raison des tracasseries douanières et du bakchich, la majeure partie des marchandises passe la frontière sans déclaration. En fait, c’est un pourcentage non négligeable de la production nationale qui est exporté. Dans cette immense brousse d’élevage sans agriculture et sans industrie, les produits algériens assurent la survie des populations. L’absence de route goudronnée jusqu’aux frontières a défiguré la ville de Tamanrasset en la transformant en «dernier dépotoir commercial», alors qu’elle est prédestinée à être un haut lieu du tourisme mondial.  Un nombre incalculable de dépôts commerciaux se sont créés pour stocker les marchandises en transit vers le Niger et le Mali. Les commerçants et les éleveurs nomades de ces pays viennent régulièrement s’approvisionner avec leurs camions et Toyota bâchées. 

Dans le grand projet de la Transsaharienne lancé par Boumediene, seul le goudronnage de la route Tamanrasset-In Guezzam va bientôt être réceptionné. Mais le projet de goudronnage de la route menant à Borj Baji Mokhtar depuis Reggane n’a pas encore été réalisé et celui de Tamanrasset n’est même pas budgété. 

Pour l’Algérie, il devient urgent et vital d’achever ce projet de Transsaharienne pour créer des comptoirs commerciaux en zone franche à Borj Baji Mokhtar, Timiaouine et In Guezzam afin d’aider au développement du pays Touareg au Mali et au Niger et mettre fin à la rébellion, la contrebande et au terrorisme. (5) 

Il est historiquement utile de rappeler qu’avant la colonisation, la ville de Tamanrasset n’existait pas. Elle fut crée en 1905 par le
moine-soldat Charles de Foucauld qui construisit sa chapelle près de l’oued Tamanrasset. Les comptoirs commerciaux entre l’Afrique blanche au nord du Sahara et l’Afrique noire se situaient dans les villes Touaregs de Tombouctou, Gao, Agadez, …. 

Les walis et la rente du carburant 

Parmi les marchandises exportées, il y en a une qui fait l’objet d’un trafic insensé organisé par et pour les notables du régime algérien, c’est le carburant qui alimente tout le Nord du Mali. Le carburant de Naftal est fourni par des contrebandiers aux centrales électriques de Tessalit, Agelhok, Kidal, et à une multitude de magasins de détails qui le revendent par jerrycan pour les voitures ou bouteilles pour les motos. Dans toute la région Nord, il n’y a qu’une seule station service à Kidal… fermée la plupart du temps. Les deux «ordonnateurs de la rente» de la fraude de carburant sont les walis d’Adrar, Messaoud Jari et de Tamanrasset, Abderrahmane Boubakar. (6)

Lorsque Jari était en poste à Tamanrasset, il a bloqué plusieurs projets de stations service qui avaient pourtant obtenu l’agrément du ministère de l’Energie. Deux stations réalisées à In Salah et Tamanrasset et prêtes au service n’ont toujours pas obtenu l’autorisation de vendre le carburant. D’autres attendent toujours la délivrance du permis de construire.  Par contre, Jari a facilité l’ouverture de trois stations à In Guezzam pour un député FLN et le fameux contrebandier Hadj Bettou, ainsi qu’un certain Moulay El Qaïm utilisé comme prête-nom. Lorsque Jari a été muté à Adrar, ce même Moulay El Qaïm l’a suivi pour réaliser deux stations à Borj Baji Mokhtar et au km 400 sur la route de Reggane, et a obtenu l’agrément pour réaliser une 4ème station à Timiaouine. 

La livraison de carburant dans les wilayas d’Adrar et Tamanrasset s’effectue par convois de la compagnie Naftal une fois par mois. Lorsque les convois démarrent d’Adrar ou d’In Salah, le réseau téléphonique est saturé d’appels et une procession de véhicules chargés de fûts vides démarre du Mali et du Niger. Les deux walis sont tellement préoccupés par la maximisation de la rente du carburant qu’ils ont transformé les chefs de daïra de Borj Baji Mokhtar, Tinzaouatine, In Guezzam en «pompistes» chargés de gérer le quota de carburant qu’ils réservent dans les stations Naftal aux habitants autochtones en leur délivrant des bons de rationnement drastique de 140l/mois. 

Les stations d’In Guezzam et de Borj ne servent le carburant qu’au «prix rentier», de 10.000 DA le fût de 200l pour le gas-oil, et 12.000 DA pour l’essence, soit 50 à 60 DA/l, alors que le prix à la pompe est de 13.70 DA et 22 DA. Au Mali, le gas-oil est revendu en détail à 100 DA/l, et l’essence à 120 DA/l. La rente du carburant varie donc de 80 à 100 DA, partagée entre les «grossistes» algériens et les revendeurs maliens. Lorsque la population locale proteste, Moulay el Qaïm crie à tue-tête qu’il n’est pas le seul à encaisser et donne même le pourcentage des parts attribuées à chaque dépositaire d’une autorité.

La récente révolte populaire de Tinzaouatine camouflée par la presse sous prétexte d’immigration clandestine, concernait en fait le rationnement de carburant. Les autorités ont rapidement et discrètement relevé de ses fonctions le chef de daïra trop gourmand. Pour mieux voir l’organisation de la fraude, il suffit de se poster à Khalil où défilent carrément des camions citernes. Le plus gros gestionnaire de ce trafic est un certain Mohamed Ag X, connu de tous les revendeurs jusqu’à Gao. Le nord du Mali est paralysé et sous-développé par la cherté du carburant. Les stations électrique de Tessalit et Agelhok ne fonctionnent que 2h/jour. Celle de Kidal H24, mais à un coût exorbitant, alors qu’elle n’a besoin que de 70.000 litres/mois, soit deux camions citernes. 

En outre la bouteille de gaz cédée 200 DA sur le marché algérien est revendue 1200 DA au Mali, et jusqu’à 2000 DA en période de tension. La cherté du gaz accentue la désertification en raison de l’utilisation du bois comme combustible. La première question qui se pose est «pourquoi la société Naftal ne livre-t-elle pas le carburant et le gaz directement au Mali?». Le préfet de Kidal et un diplomate algérien répondent : «la demande a été faite du côté malien… mais sans réponse du côté algérien»Effectivement, avec une telle rente qui va directement et si facilement dans les poches des notables du régime algérien, pourquoi en faire profiter Naftal, se soucier du développement du Mali et oeuvrer pour la paix ? 

Contrebande, fraude, immigration, exode 

Le sous-développement malien et l’absence totale de coopération économique algérienne poussent les Touaregs à la rébellion, la délinquance et l’exode. Dans un Sahara immense et hostile, personne ne peut s’aventurer sans les guides Touaregs, même les armées. 

Albert Camus les avait défini ainsi: «Depuis toujours, sur la terre sèche, raclée jusqu'à l'os, de ce pays démesuré, quelques hommes cheminaient sans trêve. Ils ne possédaient rien, mais ne servaient personne. Seigneurs misérables et libres d'un étrange royaume». 

Autrefois avec les caravanes chamelières et aujourd’hui avec les Toyota 4×4, la relation intime des Touaregs avec le désert est bien étrange. Alors qu’ils n’ont pas été à l’école, ni appris la mécanique nulle part, ils ne craignent pas de tomber en panne. Ils démontent des moteurs, des boîtes à vitesse, des ponts. Certains ont même fabriqué des pièces de rechange en plein désert avec des boîtes de conserve coupées au couteau, forgées à la braise et limées à la pierre. Les sceptiques n’ont qu’à rendre visite aux artisans Maâlmine de Tahagart et Sorro à Tamanrasset pour le constater de visu. 

Les Touaregs qui ont abandonné l’élevage, à cause des rébellions et des sécheresses à répétition, se sont convertis dans le transport d’immigrés clandestins ou de marchandises prohibées comme la drogue, cigarettes, armes, munitions. Attirés par le gain facile, de nombreux jeunes éleveurs n’ont pas hésité à vendre leurs cheptels pour s’offrir les fameuses Toyota Station qui coûtent 3 millions de DA. On les voit circuler à longueur de journée à Tamanrasset ou Borj Baji Mokhtar en attendant des ordres de livraison et sans s’inquiéter pour le carburant. Les commanditaires de la fraude n’en ont jamais manqué. Dans un tel contexte les jonctions et la collaboration avec des groupes terroristes sont évidentes. 

Quant aux Touaregs de la région de Kidal qui ne veulent pas exercer d’activités prohibées, ils se résignent les uns après les autres à l’exode vers l’Algérie par familles entières et ce depuis l’indépendance. Une accélération de cet exode a récemment été remarquée depuis l’annonce de deux informations importantes : la réalisation de la conduite d’eau In Salah-Tamanrasset et la découverte d’un méga gisement de gaz à Reggane. Même des notables, las d’attendre une amélioration, émigrent à Tamanrasset pour fuir la rébellion, avoir une meilleure qualité de vie et scolariser leurs enfants. 

Hama Ag Sid Ahmed, porte-parole de l’Alliance Touareg Niger-Mali (ATNM) confirme : «Nous nous trouvons dans un contexte similaire à celui de 1990 où beaucoup de Touareg se replient sur eux-mêmes et ne croient plus à un changement possible… Le message est simple. Que les populations puissent se rendre compte de l’existence des Etats qui les abritent, par des actions de développement concrètes qui tiennent compte de l’environnement, une prise en compte de l’avenir de leurs enfants.»  (7) 

Pour les autorités maliennes et algériennes, les solutions sautent pourtant aux yeux. L’arrêt de la rébellion et de l’exode ne peut être obtenu que par une coopération économique étroite, une aide au développement par l’énergie et les travaux publics, et l’instauration d’une zone franche. 

Quant à la fraude et au terrorisme, une simple saisie des Toyota Station et la coupure des téléphones satellitaires Thuraya suffiront à réduire considérablement leur activité, voire à l’anéantir. Il est d’ailleurs difficile de comprendre comment ces deux «armes de guerre» peuvent encore être commercialisées librement. Certainement une volonté délibérée de nuire à l’Algérie et au Mali. 

Les prétentions étrangères sur le Sahel n’ont jamais cessé 

Après la mort de Houari Boumediene en 1978, le seul qui avait encore une stratégie sahélo-saharienne était Mohamed Seddik Benyahia. Il le paiera de sa vie. Alors qu’il était ministre des affaires étrangères en 1981, il fut victime au Mali d'un accident d'avion qui lui causa d'importantes blessures. Moins d'un an après, il ne survivra pas, avec 15 cadres du MAE, à un autre accident lorsque son avion fut abattu par un tir de missile irakien alors qu’il menait une mission de paix entre l'Iran et l'Irak en guerre. 

Le premier français à avoir défini une conception coloniale Sahélo-Saharienne était le père Charles de Foucauld qui n’avait jamais cessé, entre deux prières, de conseiller les chefs militaires Laperrine et Lyautey sur la meilleure façon de maintenir cette région sous domination française. 

Placé en sentinelle avancée du grand désert, Foucauld est l’architecte qui a inspiré le dépeçage colonial délibéré du pays Touareg. «Les Touaregs, berbères d’entre les plus fins, sont susceptibles de très rapides et très grands progrès mais à condition qu’on acquière leur confiance, leur affection, leur estime, et par là de l’influence morale sur eux… Il faut faire des Français de nos Africains si on ne veut pas avoir, dans cinquante ou cent ans, une manière de nouveau Japon sur la côte barbaresque» [Lettre à son neveu Charles de Blic - Tamanrasset par In Salah via Biskra, 21 septembre 1912]. (8) 

Il précise dans une autre correspondance les fondements de la politique coloniale arabo-berbéro-africaine: «Comment nous attacher notre empire africain? En le civilisant. Sans doute, ses éléments si variés, Berbères capables de progrès rapides, Arabes lents au progrès, Nègres divers entre eux, ne peuvent avancer du même pas dans la civilisation». (9) 

Un des nouveaux maître à penser de la stratégie néo-coloniale se nomme Louis Blin, auteur d’un ouvrage référence au titre explicite : «L’Algérie du Sahara au Sahel» (L’Harmatan-Paris-1990).

«Sorbonien, arabisant, ayant vécu et enseigné plusieurs années en Algérie, Syrie, Egypte, l’auteur sait de quoi il parle dans ce volumineux ouvrage consacré à l’étude du projet étatique de l’Algérie indépendante à travers la mise en évidence des multiples enjeux liés à la construction de la Route Transsaharienne reliant Alger au Niger et au Mali, via Tamanrasset. Fort bien construit, le livre montre remarquablement la centralité de la «question saharienne» dans l’Algérie indépendante, rappelant opportunément, au passage que, de tous les Etats riverains, ce pays englobe la portion saharienne la plus étendue. Cette centralité, L. Blin la met en évidence aux plans politique, économique et stratégique».  

Coïncidence ou pas, l’Algérie est entré après la parution de ce livre dans un tragique tourbillon terroriste et le projet transsaharien tomba aux oubliettes. (10) 

Après avoir été consul général de France à Alexandrie (2003-2005), Louis BLIN exerce aujourd’hui ses talents au Ministère français des Affaires étrangères où il est adjoint au sous-directeur de la sécurité à la Direction des Affaires Stratégiques, de Sécurité et du Désarmement. (11) 

Négligé par l’Algérie, le Mali comme toute l’Afrique de l’Ouest, se retrouve face à un véritable «chantage au développement» de l’Union Européenne en échange du contrôle de ses frontières extérieures pour freiner l’immigration clandestine. (12) 

Mais d’autres puissances s’intéressent aux ressources du Mali au point de provoquer une alerte de l’ONU qui dénonce «les risques que font peser les acquisitions de terres à grande échelle sur les populations pauvres d’Afrique». (13) 

Les potentialités agricoles dont regorge la région de Tombouctou sont énormes et peuvent en faire un grenier du Septentrion, la région nord du Mali. Le système Faguibine représente un important potentiel hydro-agro-sylvo-pastoral : zone lacustre formée de cinq lacs interconnectés d’une superficie totale de 86 000 hectares: lacs Télé et Takara - 13 000 ha - lacs Gouber et Kamango totalisant 20 000 ha et le lac Faguibine d’une superficie de 53 000 ha. 

D’autres s’intéressent au potentiel énergétique solaire du désert qui peut produire jusqu’à 25% de l’électricité mondiale d’ici 2050. (14) 

D’autres encore n’hésitent pas à piller les meilleurs spécimens du cheptel camelin. «Il n'y avait en 1976 à El Ayoun que 3.000 têtes contre 85.000 aujourd'hui. Le chiffre total au Maroc est de 190.000 têtes dont plus 85% se trouvent au Sahara occidental» (15) 

Les dromadaires sont payés trois fois leur prix lorsqu'ils sont convoyés jusqu'au Maroc. D'autres partent en direction des pays du Golfe.

Le président malien Amadou Toumani Toure et son gouvernement attendent que le gouvernement, les investisseurs et les journalistes algériens leur rendent visite. Ils préparent depuis longtemps un sommet «Réunion pour la paix et le développement» à Bamako.  «J’avoue que nous avons voulu attendre après l’élection présidentielle en Algérie… Tout est prêt, nous n’attendons que la réponse du président Bouteflika dont la présence à ce sommet est capitale.» (1)

Saâd Lounès 

14 juin 2009

(1)     El Watan du 25 et 26-04-2009  http://www.temoust.org/spip.php?article10307

(2)     Carte des Régions du Mali

(3)     Histoire des frontières algériennes 

(4)     Carte des Tribus Touaregs 

          Carte du Pays Touareg 

(5)     La Route Transsaharienne 

          Echanges Commerciaux par la Route Transsaharienne 

(6)     Photo des walis d’Adrar et Tamanrasset 

(7)     El Watan du 9-9-07 http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=75826 

(8)     André Bourgeot (CNRS) : «Espace géostratégique et enjeux politiques» 

(9)     Emmanuel Grégoire et Jean Schmitz «Monde arabe et Afrique noire: permanences et nouveaux liens» 

(10)     Synthèse du livre dans cette étude de Yaël Kouzmine : «Les réseaux de transport au Sahara, étapes d’une intégration territoriale pour un développement régional» 

(11)  CV de Louis BLIN http://www.cedej.org.eg/article.php3?id_article=419 

(12)  Ali Bensaâd 

·         Les migrations transsahariennes, une mondialisation par la marge 

·         Les Migrations subsahariennes en Algérie 

(13)  La ruée des investisseurs étrangers vers les terres arables est une tendance lourde du continent africain, constate une étude publiée hier par l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED), à la demande de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Fonds international pour le développement agricole (Fida). Depuis 2004, 2,49 millions d’hectares y ont fait l’objet de transactions - concessions ou ventes. Des investissements étrangers en majorité, publics - venant de Chine et des Etats du Golfe -mais aussi privés. Et la tendance devrait se confirmer. «Les motivations sont multiples, estime Paul Mathieu, expert à la FAO. L’insécurité alimentaire, les mécanismes financiers destinés à encourager le stockage du carbone, les biocarburants et la recherche d’opportunités de placements plus stables que les marchés financiers alimentent les anticipations d’augmentation de la valeur des terres.» A Madagascar, la ruée sur les terres agricoles a aidé Andry Rajoelina à accéder au pouvoir. Le vaste contrat concédé au sud-coréen Daewoo Logistics en vue d’exploiter la
moitié des terres arables du pays avait attisé les protestations à l’encontre de l’ancien président Marc Ravalomanana. 

(14)  Des centrales thermiques solaires peuvent fournir un tel rendement énergétique en utilisant des miroirs qui concentrent la lumière. “Les centrales électriques solaires sont la prochaine grande étape dans l’énergie renouvelable”, selon l’étude menée par Greenpeace, l’Association européenne d’électricité solaire thermique (ESTELA) et le groupe Solar PACES de l’Agence internationale de l’énergie. Le solaire à concentration utilise des centaines de miroirs ou lentilles pour concentrer l’énergie solaire à des températures comprises entre 400 et 1000 degrés Celsius, ce qui permet de faire fonctionner une centrale électrique. Cette technologie est adaptée aux régions chaudes et sans nuages comme le Sahara et le Proche-Orient. 

(15)  http://transsahara.blogspot.com/2007/07/camelodrome.html 

Commentaires

  • beau site ,chapeau.

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